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Près de 500 morts en Syrie en un mois

Syrie
La rébellion dure depuis la mi-mars.
Au moins 473 personnes ont été tuées lors de manifestations au cours du ramadan qui a pris fin lundi en Syrie, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Parmi les victimes figurent 360 civils et 113 membres des forces de sécurité et de l'armée. De son côté, Nicolas Sarkozy a affirmé que le président syrien avait commis l'"irréparable".

Vingt-cinq victimes sont âgées de moins de 18 ans, 14 sont des femmes et 28 ont péri en détention ou sous la torture, la plupart dans la province de Homs, a précisé l'ONG basée en Grande-Bretagne dans un communiqué.

Le régime du président Bachar al-Assad est contesté par des manifestations quasi-quotidiennes depuis la mi-mars. Au moins 2200 personnes, en majorité des civils ont été tuées depuis, selon l'ONU.

Opérations de l'armée à Homs

La province de Homs était le théâtre mercredi d'opérations des forces de sécurité et de l'armée qui ont lancé un assaut sur la localité de Houlé, à 20 km de la ville de Homs, arrêtant 16 personnes, a d'autre part indiqué l'OSDH. Dans cette même localité, les autorités avaient remis lundi à leurs familles 13 corps de personnes enlevées par les forces de sécurité début août, provoquant la colère des habitants, a ajouté l'OSDH.

Les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe qui anime les manifestations en Syrie, ont indiqué pour leur part que les forces de sécurité avaient mis le feu à Houlé aux domiciles deux hommes et menacé d'arrêter leurs épouses et enfants s'ils ne se rendaient pas.

Dans le village d'Aqrab, les forces de sécurité ont aussi lancé un assaut, incendiant une maison, menant des perquisitions et arrestations, et terrorisant les habitants, selon les Comités. Dans la province de Hama (centre), Moustapha Rostom, une figure de l'opposition, a été arrêté chez lui la nuit de mardi à mercredi dans la localité de Salamyeh par les services de renseignements militaires, selon les LCC.

Sarkozy hausse le ton

Bachar el-Assad a "commis l'irréparable", a dénoncé mercredi le président français Nicolas Sarkozy, disant regretter que le conseil de sécurité des Nations unies "n'assume toujours pas ses responsabilités face à la tragédie syrienne".

Le président français s'en est une nouvelle fois pris au régime syrien, lors de la conférence des ambassadeurs. "Le pouvoir à Damas aurait tort de croire qu'il est protégé de son propre peuple. Le président syrien a commis l'irréparable", a-t-il déclaré. "La France, avec ses partenaires, fera tout ce qui est légalement possible pour que triomphent les aspirations du peuple syrien à la liberté et à la démocratie", a promis le président français.

Washington dénonce également

Par ailleurs, l'administration américaine a dénoncé "des sévices odieux" dans les prisons syriennes, en réaction à un rapport d'Amnesty international évoquant 88 décès sous la torture. "Un gouvernement qui assassine et torture ses propres citoyens, notamment des enfants, ne peut être considéré comme légitime par aucun d'entre nous", a affirmé Victoria Nuland, la porte-parole de la diplomatie américaine, en rappelant que dix des prisonniers décédés étaient âgés de 13 à 18 ans.

Amnesty International a recensé mardi "88 cas de décès de prisonniers, qui ont été arrêtés dans le cadre de la répression contre les manifestations de protestation, et ceci uniquement pour la période allant du 1er avril au 15 août". Les prisonniers décédés étaient tous de sexe masculin. Selon l'ONG, des tortures ou des mauvais traitements ont conduit ou contribué à la mort d'au moins 52 d'entre eux.

agences/cer

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