Selon le quotidien Libération, la France aurait signé un accord portant sur 35% du pétrole libyen Conseil national de transition. Un accord dont "n'a pas connaissance" le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
Le journal s'est procuré une lettre datée du 3 avril du CNT et adressée à l'émir du Qatar dans lequel le CNT dit avoir signé un "accord attribuant 35% du total du pétrole brut aux Français en échange du soutien total et permanent à notre Conseil".
Interrogé sur la radio RTL jeudi, Alain Juppé a dit "ne pas avoir connaissance d'une telle lettre" tout en jugeant "logique" que les pays ayant soutenu les rebelles soient privilégiés dans la recontruction.
"Le CNT a dit très officiellement que dans la reconstruction, il s'adresserait de manière préférentielle à ceux qui l'ont soutenu, ce qui me paraît assez logique et juste", a-t-il déclaré, répétant ne pas avoir "connaissance d'accord formel".
Jusqu'au début de cette année, la Libye produisait environ 1,6 million de barils de pétrole par jour, ce qui la classait au 17e rang mondial. Mais ses pompages ont fortement diminué ces derniers mois. Le pays détient les plus importantes réserves de brut d'Afrique.
CNT reconnu par la Russie et peut-être l'Algérie
La Russie a annoncé jeudi matin dans un communiqué qu’elle reconnaissait le Conseil national de transition, instance dirigeante de la rébellion libyenne, comme "autorité au pouvoir" en Libye, a dit le ministère russe des Affaires étrangères.
L'Algérie est disposée à faire de même quand le CNT aura formé "un gouvernement représentatif de toutes les sensibilités régionales du pays", a déclaré pour sa part le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci sur la radio française Europe 1.
Ces déclarations interviennent le jour où doit s'ouvrir à Paris la conférence des "amis de la Libye", qui doit préparer l'après-Kadhafi, à laquelle participera l'émissaire spécial du Kremlin pour l'Afrique, Mikhaïl Marguelov.
Alger dément vouloir accueillir Kadhafi
L'Algérie n'a jamais envisagé d'accueillir sur son sol le dirigeant libyen déchu, a assuré jeudi le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci. "Jamais l'hypothèse n'a été examinée chez nous que Mouammar Kadhafi pourrait venir frapper à notre porte", a-t-il déclaré, alors que les incertitudes sur le lieu où sa cache le colonel et ses fils sont croissantes. Lire: Révolution libyenne
Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a estimé jeudi qu'Alger avait eu "une attitude ambiguë" pendant le conflit libyen et a "regretté" que les autorités algériennes ne reconnaissent pas le Conseil national de transition (CNT).
L'ambiguïté de la position algérienne a été en particulier soulignée après l'accueil par Alger d'une partie de la famille de Mouammar Kadhafi. Cet accueil a été offert pour "des raisons exceptionnelles, humanitaires d'abord", a dit Mourad Medelci.
afp/ats/pbug
Avoir libyens débloqués en France
La France vient d'obtenir, après les Etats-Unis et le Royaume-Uni, l'autorisation de débloquer 1,5 milliard d'euros d'avoirs libyens gelés pour les remettre au Conseil national de transition, a annoncé jeudi le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.
"Il y a des dizaines de milliards de dollars qui sont gelés. Les Américains viennent d'en dégeler, les Britanniques vont faire de même, les Allemands, les Français, cela va permettre au CNT de travailler", a déclaré le ministre.