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Le chef militaire rebelle enlevé par la CIA en 2004

Abdelhakim Belhaj aurait été capturé par la CIA à Bangkok en 2004, avec sa femme enceinte, puis livré aux autorités libyennes qui l'aurait torturé. [Francois Mori]
Abdelhakim Belhaj aurait été capturé par la CIA à Bangkok en 2004, avec sa femme enceinte, puis livré aux autorités libyennes qui l'aurait torturé. - [Francois Mori]
Le commandant militaire de Tripoli, Abdelhakim Belhaj, a réclamé lundi des excuses à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Cette demande fait suite à la découverte de documents selon lesquels les deux pays l'auraient livré en 2004 au régime de Kadhafi, qui l'a soumis à la torture.

Selon des documents des services de renseignements libyens consultés samedi par l'AFP à Tripoli, Abdelhakim Belhaj, à l'époque militant islamiste et opposant au régime de Mouammar Kadhafi, aurait été capturé par la CIA à Bangkok en 2004, avec sa femme enceinte, et livré aux autorités libyennes.

Il fut alors incarcéré pendant sept ans dans la prison Abou Selim de Tripoli où il affirme avoir été interrogé par des membres des services secrets britanniques.

Traitement "illégal"

George W.Bush et le directeur de la CIA George Tenet au quartier général de la CIA à Langley, en Virginie. [Luke Frazza]
George W.Bush et le directeur de la CIA George Tenet au quartier général de la CIA à Langley, en Virginie. [Luke Frazza]

"Ce qui m'est arrivé était illégal et mérite des excuses", a-t-il affirmé à la BBC. Il a par ailleurs affirmé au quotidien britannique "The Guardian" qu'il envisageait de poursuivre devant la justice les gouvernements britannique et américain.

"On m'a injecté quelque chose, suspendu à un mur par les bras et les jambes et placé dans un conteneur entouré de glace", a-t-il indiqué sur son séjour en prison. "Ils ne me laissaient pas dormir et il y avait du bruit constamment. J'ai été régulièrement torturé".

"Je suis étonné que les Britanniques aient été mêlés à ce qui a été une période très douloureuse de ma vie", a-t-il ajouté. Le commandant rebelle a cependant promis que ces révélations n'empêcheraient pas la nouvelle Libye "d'avoir des relations normales avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne".

Documents découverts par HRW

Les documents ont été découverts à Tripoli dans un immeuble des services secrets libyens par l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) qui les a transmis à plusieurs médias. (Lire: Libye)

Ils contiennent notamment un mémorandum, émanant apparemment de la CIA, qui informe les autorités libyennes qu'Abdullah al-Sadiq et sa femme enceinte se rendent de Kuala Lumpur à Bangkok, où l'agence américaine doit "se saisir" de lui et le livrer au régime.

ats/mre

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La Chine dément avoir vendu des armes à Kadhafi

"En juillet, le gouvernement de Kadhafi a envoyé quelqu'un en Chine à l'insu du gouvernement chinois pour prendre contact avec des membres de sociétés intéressées", a déclaré Jiang Yu, porte-parole de ce ministère.

Elle était interrogée sur des informations d'un quotidien canadien selon lesquelles Pékin avait proposé des armes au colonel qui se battait pour la survie de son régime. "Les compagnies chinoises n'ont pas fourni d'équipements militaires à la Libye, de manière directe ou indirecte", a ajouté Jiiang Yu.

Interrogée sur les éventuelles sanctions que pourrait prendre Pékin contre les sociétés chinoises impliquées, elle a répondu: "Les autorités chargées des ventes d'armes prendront assurément ceci avec gravité".

Dimanche, le "Globe and Mail" avait assuré que la Chine avait proposé en juillet d'importantes quantités d'armes à Mouammar Kadhafi, aux abois face à la rébellion. Les compagnies d'armement chinoises étatiques avait eu des conversations secrètes sur leur livraison via l'Algérie et l'Afrique du Sud, sans que les armes n'aient effectivement été livrées, affirme encore le quotidien.

Citant des documents en sa possession, le journal canadien a affirmé que ces compagnies étaient prêtes à vendre à Tripoli des armes et des munitions pour un montant d'au moins 200 millions de dollars fin juillet, passant outre aux sanctions de l'ONU.