En Italie, des milliers de personnes ont manifesté à travers le pays à l'appel du principal syndicat, la CGIL, pour dénoncer l'austérité dans le cadre d'une grève de 8 heures.
Réagissant aux annonces du gouvernement, Pierluigi Bersani, chef du Parti Démocrate (opposition de gauche) qui a défilé avec la CGIL, a jugé que le plan de rigueur était "inique et inefficace". "C'est un gouvernement qui ne sait que mentir", a-t-il dénoncé.
Lancers d'oeufs
Coups de sifflet et banderoles ont émaillé les cortèges, le tout dans une ambiance bon enfant. Des défilés ont eu lieu dans une centaine de villes de la péninsule, avec notamment 10'000 manifestants à Florence (centre) et 15'000 à Gênes (nord).
A Milan, le cortège, qui était dominé par une banderole proclamant: "Non au plan de rigueur du gouvernement, oui à la croissance, à l'équité, emploi et avenir pour les jeunes", a été perturbé par des lancers d'oeufs et des fumigènes.
Perturbations dans les transports
L'appel à la grève a provoqué des perturbations dans de nombreux secteurs, en particulier dans les transports. Quelque 200 vols ont été annulés dans les aéroports de Rome et Milan, et 36 à l'aéroport de Naples. 50% des trains ont été supprimés.
Plusieurs sites touristiques, comme le Colisée, les Forums romains ou la Galerie Borghèse, sont fermés en raison du mouvement. La grève affecte également les hôpitaux ou les postes.
La direction du groupe automobile Fiat a indiqué pour sa part que le taux de participation à la grève s'élevait à 15% dans ses usines.
Egalement en Espagne
Des milliers d'Espagnols ont aussi manifesté en soirée dans le centre de Madrid à l'appel des deux principaux syndicats du pays pour protester eux aussi contre les mesures d'austérité.
D'autres organisations devaient rallier le cortège, dont "los Indignados" (les indignés), qui ont campé pendant près d'un mois au printemps dernier à la Puerta del Sol dans le centre de la capitale espagnole. a manifestation de Madrid, qui part de la Plaza Cibeles pour atteindre la Puerta del Sol.
agences/boi
Rome modifie son plan de rigueur
En réaction au mouvement de contestation, le gouvernement italien a de nouveau modifié son plan de rigueur.
Le gouvernement a annoncé une hausse de la TVA d'un point, à 21%. La taxe sur
les riches a été réintroduite, mais en version plus "légère" que celle biffée il y a une semaine, sous la pression de Silvio Berlusconi, 3e fortune d'Italie.
L'âge de départ à la retraite des femmes dans le secteur privé, actuellement fixé à 60 ans, sera en outre aligné sur celui des hommes, qui est de 65 ans, à partir de 2014 et non de 2016.
Le gouvernement a aussi indiqué qu'il allait adopter jeudi en conseil des ministres l'introduction dans la Constitution de la "règle d'or" sur l'équilibre budgétaire afin de faire face à la crise de confiance sur les marchés.