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Interpol demande l'arrestation de Kadhafi

Mouammar Kadhafi et son fils Seif al-islam font l'objet d'un mandat de la CPI. [Reuters]
Mouammar Kadhafi et son fils Seif Al-Islam font désormais l'objet d'une "notice rouge" d'Interpol. - [Reuters]
Interpol a diffusé vendredi une "notice rouge" pour demander à ses 188 pays membres l'arrestation du colonel Mouammar Kadhafi, de son fils Seif Al-Islam et de son beau-frère Abdallah Al-Senoussi. Par ailleurs, l'utlimatum fixé par le CNT aux troupes loyales de Kadhafi dans les villes de Bani Walid, Sebha et Syrte se termine ce samedi.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, avait demandé jeudi à Interpol de délivrer une telle notice contre ces responsables libyens, suspectés notamment de "crimes contre l'humanité, à savoir meurtre et persécution".

Les trois sont visés par un mandat d'arrêt international de la CPI. Mouammar Kadhafi "est un fugitif que son pays et la CPI souhaitent arrêter pour répondre des graves charges pesant contre lui", a affirmé Ronald K. Noble, secrétaire général de l'organisation policière internationale, cité dans un communiqué.

Aide à la capture

Le 3 mars 2011, Luis Moreno-Ocampo annonçait l'ouverture d'une enquête pour crimes contre l'humanité en Libye, visant le colonel Mouammar Kadhafi, ses fils et plusieurs hauts responsables libyens. [Jerry Lampen]
Le 3 mars 2011, Luis Moreno-Ocampo annonçait l'ouverture d'une enquête pour crimes contre l'humanité en Libye, visant le colonel Mouammar Kadhafi, ses fils et plusieurs hauts responsables libyens. [Jerry Lampen]

La notice "va restreindre significativement les possibilités pour ces trois hommes de franchir les frontières et sera un outil important pour aider à leur localisation et leur capture", a estimé dans un communiqué Ronald K.Noble, le secrétaire général de l'organisation policière internationale Interpol.

"Interpol va coopérer et assister la CPI et les autorités libyennes représentées par le Conseil national de transition pour appréhender Mouammar Kadhafi", a encore précisé Ronald K. Noble.

Interpol propose le soutien de son "centre de commandement et de coordination" et demande à ses membres "de prendre toutes les mesures conformes à leur législation pour aider la CPI à localiser et interpeller Kadhafi".

En mars dernier, Interpol avait déjà émis une "alerte orange" à l'encontre du colonel Kadhafi et de quinze de ses proches. Objectif: faciliter la mise en oeuvre des sanctions de l'ONU et l'enquête ouverte par la Cour pénale internationale. La CPI avait, elle, émis fin juin des mandats d'arrêt contre les trois hommes.

Des proches de Kadhafi au Niger

Par ailleurs, une dizaine de personnalités proches de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, officiellement arrivée sur le territoire nigérien, sont sous surveillance militaire à Niamey, a constaté vendredi un journaliste de l'AFP. Certaines de ces personnalités libyennes, parmi lesquelles se trouve Mansour Daw, chef des brigades sécuritaires, habitent dans une villa officielle sur les rives du fleuve Niger, non loin de la présidence nigérienne, selon la même source.

La villa qu'elles occupent est soigneusement gardée par 5 à 6 gendarmes armés de fusils d'assaut aux côtés de quelques policiers en civil qui contrôlent les entrées. "Ils sont là et bien surveillés", a affirmé à l'AFP le ministre nigérien de la Justice et porte-parole du gouvernement, Marou Amadou.

"Pour l'instant ils s'abstiennent de tout comportement contraire à leur statut de réfugiés", assure-t-il sans autres précisions. "D'autres Libyens sont éparpillés dans la ville", a indiqué à l'AFP une source touareg, ayant requis l'anonymat.

Mansour Daw est entré dimanche au Niger en compagnie d'Agali Alambo, ex-chef de la rébellion touareg qui vivait à Tripoli après avoir déposé les armes en 2009. Les brigades que dirigeait Mansour Daw étaient chargées de protéger Kadhafi, actuellement en fuite, ses fils et sa famille de toute source de menaces pouvant venir de l'armée, des services de sécurité ou autres.

Fin de l'ultimatum

Par ailleurs, sur le terrain, les troupes loyales au colonel Kadhafi n'ont plus que 24 heures pour déposer les armes, le CNT leur ayant fixé un ultimatum jusqu'à samedi dans trois fiefs de l'ex-leader, Bani Walid, Sebha et Syrte, faute de quoi il décidera d'une offensive militaire.

Les négociations pour une reddition pacifique de la ville de Bani Walid, située à 170 km au sud-est de Tripoli, et où des combats acharnés se sont déroulés vendredi (lire Libye), se sont arrêtées jeudi "car elles n'ont données aucun résultat", avait affirmé Abdallah Abou Oussara, un chef militaire pro-CNT.

agences/mre/hof

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