Mark Duggan, un père de famille de 29 ans, avait été tué dans le quartier de Tottenham du nord de Londres par les policiers engagés dans une opération contre la criminalité au sein de la communauté noire.
Deux jours plus tard, des émeutes avaient éclaté à Tottenham après une manifestation devant un commissariat de police pour réclamer des informations sur les circonstances du décès.
Les violences s'étaient ensuite propagées à d'autres quartiers de Londres et d'autres villes anglaises. Ces émeutes, les pires en au moins trente ans en Grande-Bretagne, ont fait cinq morts et se sont soldées par des centaines de magasins et d'habitations endommagés, et plus de 3000 arrestations.
Vendredi, environ 10'000 policiers, soit un nombre supérieur à la normale, étaient de service à Londres de crainte que les obsèques ne suscitent des tensions.
Fossé entre la police et les jeunes noirs
Il n'y avait cependant pas de forces de police visibles aux alentours de l'église New Testament Church of God, où la cérémonie devait avoir lieu, ni le long du parcours que devait emprunter le cortège funéraire dans le quartier multiethnique et défavorisé de Tottenham.
"Les circonstances tragiques dans lesquelles Mark Duggan est mort restent un mystère", a souligné l'évêque Barrington O. Burrell dans un communiqué publié peu avant le début des obsèques. "Il est nécessaire qu'il y ait une enquête indépendante qui puisse dire la vérité", a-t-il ajouté.
"Le fossé entre la police et les jeunes noirs continue apparemment à s'élargir (...). La police britannique doit changer son attitude envers la communauté noire et la communauté noire doit aussi changer son attitude vis-à-vis de la police", a-t-il estimé. La majorité de l'assemblée vendredi était d'origine africaine et caribéenne.
Il a enfin jugé que "les propositions de retirer les allocations sociales à des émeutiers condamnés ou à leurs parents ne pourraient qu'accentuer le problème".
ats/rber