Cette plainte porte sur des faits remontant à 2003. Selon les avocats de l'ex-patron du FMI, ce dernier a été "entendu en qualité de témoin". Il est parti en voiture sans faire de commentaire.
Tristane Banon avait déposé plainte contre lui en juin, après l'arrestation du Français à New York à la suite d'accusations de crimes sexuels de la part d'une femme de chambre de l'hôtel Sofitel.
L'ancien ministre des Finances est rentré à Paris le 4 septembre après l'abandon des charges pesant sur lui aux Etats-Unis. Celles-ci ont été abandonnées après que la plaignante, Nafissatou Diallo, a été convaincue de mensonges sur d'autres aspects que l'agression sexuelle présumée.
Il réfute
Concernant l'affaire française, Dominique Strauss-Kahn réfute les accusations de Tristane Banon. Il a lui-même porté plainte contre la romancière pour dénonciation calomnieuse. Le parquet peut décider à l'issue de l'enquête préliminaire d'ouvrir une information judiciaire confiée à un juge d'instruction, de classer sans suite ou de juger que les faits allégués, datant de 2003, sont prescrits.
La jeune femme affirme que Dominique Strauss-Kahn l'a agressée en 2003 dans un appartement parisien où elle était venue l'interviewer. Si les faits, dans le cas où ils sont considérés comme avérés, sont qualifiés d'agression sexuelle, ils sont prescrits puisque le délai dans ce cas de figure est de trois ans.
Une affaire qui pourrait durer des mois
Pour qu'une poursuite soit possible, il faut donc parvenir à caractériser une tentative de viol, le délai de prescription de ce crime étant de dix ans. Selon une source judiciaire interrogée par Reuters en août, c'est presque impossible. Si le procureur classait sans suite, Tristane Banon pourrait saisir un juge d'instruction et lui demander une autre analyse. Si ce dernier refusait d'instruire, la cour d'appel pourra être saisie. L'affaire peut donc durer plusieurs mois.
Plusieurs personnalités ont été auditionnées ces dernières semaines par la police dans ce dossier, parmi lesquelles le candidat à la primaire socialiste François Hollande, qui était premier secrétaire du PS à l'époque des faits.
Parallèlement à la plainte de Tristane Banon, Dominique Strauss-Kahn reste visé par une plainte au civil de Nafissatou Diallo. En France, une plainte pour "subornation de témoin" concernant une supposée tentative d'un élu socialiste de Sarcelles, l'ancienne circonscription de Dominique Strauss-Kahn, pour faire taire une femme évoquant une liaison avec lui fait aussi l'objet d'une enquête préliminaire de police.
afp/mej
Les regrets de Banon
Dimanche, Tristane Banon a regretté sur son site internet que la France ait accueilli "en héros un homme qui n'a pas été blanchi".
"Il y a un vrai problème dans ce pays, des choses doivent changer. Le viol et la violence (faits) aux femmes ne peuvent être banalisés, l'argent et le pouvoir ne sauraient être au-dessus des lois", relevait-elle.
Elle ajoutait aussi que "ce qui se joue depuis six jours (lui) donne la nausée". Tristane Banon a annoncé sa participation à une manifestation le 24 septembre devant le Palais de justice de Paris.