"Nous devons instaurer un Etat de droit et de prospérité dans lequel la charia est la principale source réglementaire, ce qui exige de nombreuses conditions", a-t-il dit. "Nous n'accepterons aucune idéologie extrémiste de droite ou de gauche. Nous sommes un peuple musulman, à l'islam modéré et nous allons rester sur cette voie", a-t-il ajouté.
Le numéro un du CNT a tenu ces propos devant des milliers de Libyens réunis sur la Place des Martyrs à Tripoli. "Vous serez avec nous contre toute personne qui chercherait à voler notre révolution", a-t-il ajouté à l'adresse de l'assistance. Moustafa Adeljalil a qualifié la "libération de Tripoli de miracle qui s'est produit avec un minimum de pertes" humaines.
Moustafa Abdeljalil est arrivé à Tripoli samedi, se trouvant dans la capitale libyenne pour la première fois depuis que Mouammar Kadhafi a été contraint de fuir la ville en août. Il dirigeait le CNT depuis la ville de Benghazi, berceau de la révolte qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi au mois d'août.
Pas de calendrier
Pour l'instant, le CNT a établi un calendrier prévoyant la rédaction d'une nouvelle Constitution et la tenue d'élections dans un delai de 20 mois à partir du moment où la Libye sera déclarée "libérée". Pour l'instant, cette notion de "libération" n'a pas été établie alors que plusieurs régions dans le sud du pays ainsi que trois villes importantes, Bani Walid, Syrte et Sabha, se trouvent toujours sous le contrôle des forces loyales à Kadhafi.
Le président du Conseil national de transition (CNT) a appelé les combattants de son mouvement à ne pas se livrer à des représailles contre les partisans de l'ancien régime kadhafiste.
agences/cab/olhor
L'OTAN IGNORE SI KADHAFI A FUI OU NON
L'OTAN ne sait pas si Mouammar Kadhafi se trouve toujours en Libye ou s'il a fui comme des centaines de nombreux autres dirigeants de son pays, a déclaré mardi un porte-parole de l'Alliance.
"Nous ne savons franchement pas s'il a quitté le pays", a déclaré le colonel Roland Lavoie, porte-parole de l'opération de l'OTAN Protecteur unifié, au cours du point de presse hebdomadaire sur la situation libyenne.
Amnesty accuse les deux camps
Dans un rapport de 122 pages dressant un constat accablant des exemples de violations par le régime du colonel Kadhafi, Amnesty International note que le Conseil national de transition ne semble pas disposé à tenir les rebelles responsables des violations des droits de l'homme.
"Les responsables de l'opposition avec lesquels Amnesty International a soulevé ces préoccupations ont condamné de tels abus, mais ont souvent minimisé leur ampleur et leur gravité", a déclaré l'organisation.
"Des combattants de l'opposition et leurs partisans ont enlevé, détenu arbitrairement, torturé et tué d'anciens membres des forces de sécurité, soupçonnés de loyauté envers Kadhafi, et capturé des soldats et des ressortissants étrangers soupçonnés à tort d'être des mercenaires se battant pour Kadhafi", indique Amnesty.
Parmi les nombreux exemples de violations des droits humains, Amnesty évoque notamment un cas, au début de l'insurrection, où un certain nombre de soldats de Kadhafi capturés par les rebelles ont été "battus à mort, au moins trois d'entre eux ont été pendus, et d'autres ont été abattus après avoir été capturés ou s'être rendus".
Le rapport d'Amnesty, intitulé "The Battle for Libya: Killings, Disappearances and Torture" ("la Bataille pour la Libye assassinats, disparitions et tortures"), est le document le plus récent faisant un compte-rendu détaillé des violations en Libye.