Des dirigeants de SNAP ("Survivors Network of those Abused by Priests"), assistés par des avocats de l'ONG américaine "Center for constitutional rights", ont présenté une "requête de déclaration de compétence juridictionnelle" auprès de la CPI, selon un communiqué de l'association. Interrogé sur cette plainte, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, n'a pas souhaité faire de commentaires.
Ils accusent ces responsables du Vatican d'"avoir toléré et rendu possible le camouflage systématique et largement répandu de viols et crimes sexuels contre des enfants dans le monde entier". A leur plainte, ils ont adjoint 10'000 pages qui documentent les affaires de pédophilie, a précisé le communiqué de l'association basée aux Etats-Unis.
Des membres de SNAP venant d'Allemagne, des Etats-Unis, des Pays-Bas et de Belgique --quatre pays touchés par le scandale pédophile dans l'Eglise-- sont allés à La Haye demander que ces poursuites soient ouvertes contre le pape et trois autres hauts responsables de l'Eglise catholique "pour leur responsabilité directe en tant que supérieurs hiérarchiques".
Dizaines de milliers de victimes
"Des crimes contre des dizaines de milliers de victimes, pour la plupart des enfants, ont été camouflés par les responsables au plus haut niveau du Vatican. Dans ce cas, tous les chemins mènent à Rome", a affirmé l'avocate de l'ONG américaine "Center for constitutional rights", Pamela Spees, citée par le communiqué de SNAP.
Dans le passé, des évêques, et, dans certains cas, le Vatican, ont rejeté ou négligé de nombreuses plaintes déposées par des victimes de prêtres et religieux pédophiles, mutant les coupables ou les protégeant. Le scandale a discrédité l'Eglise dans plusieurs pays d'Europe, même si une petite minorité de prêtres était coupable.
Le pape Benoît XVI a exprimé sa honte et demandé pardon, prônant la tolérance zéro à l'égard des pédophiles. Il a demandé aux évêques du monde entier, qui ont la première responsabilité de leurs prêtres, une pleine collaboration avec les instances judiciaires pénales. SNAP ne croit pas à cette volonté de transparence et de justice, et n'a pas modéré ses accusations. L'organisation a entrepris mardi une tournée d'information qui la conduira à Amsterdam, Bruxelles, Berlin, Paris, Vienne, Londres, Dublin, Varsovie, Madrid et Rome, pour y "porter sa plainte aux portes du Vatican".
afp/cab