Publié

Trafic d'armes: Carlos Menem acquitté

CarlosMenem [Cezaro de Luca]
CarlosMenem - [Cezaro de Luca]
L'ex-président argentin Carlos Menem (1989-1999), actuellement sénateur, a été acquitté mardi à l'issue de trois ans de procès pour contrebande d'armes avec la Croatie et l'Equateur, a annoncé un tribunal à Buenos Aires.

"Carlos Saul Menem est acquitté", a déclaré un magistrat au nom du tribunal, alors que le parquet avait requis une peine de huit ans de prison à son encontre.

Les 17 autres personnes qui étaient jugées aux côtés de Carlos Menem, dont d'anciens ministres, des militaires à la retraite et des fabricants d'armes, ont également été acquittées.

Appel prévu

Le procureur a immédiatement annoncé qu'il ferait appel du jugement. "J'ai accusé 18 personnes", a déclaré à l'AFP le procureur, Mariano Borinsky. "Elles ont été acquittées, mais mon équipe va continuer à travailler et nous allons faire appel", a-t-il ajouté.

Carlos Menem, âgé de 81 ans, péroniste libéral maintes fois accusé de corruption, était accusé d'avoir ordonné l'envoi clandestin d'armes pour une valeur d'au moins 400 millions de pesos (76 millions d'euros actuels) entre 1991 et 1995 à destination de la Croatie et de l'Equateur.

6500 tonnes d'armes

Au total, 6500 tonnes d'armes, fusils, canons, roquettes anti-char et munitions, officiellement destinées au Panama et au Venezuela, ont en réalité été acheminées vers la Croatie et l'Equateur.

Les armes ont fait surface en 1995 en Equateur à l'occasion de la guerre de la Cordillère des Andes, quand l'Equateur et le Pérou se sont affrontés en raison d'un différend territorial. Or l'Argentine ne pouvait vendre des armes ni à Lima ni à Quito, en sa qualité de garant de l'accord de paix que les deux pays avaient signé en 1942.

Embargo de l'ONU violé

Quant aux envois d'armes en Croatie, ils violaient l'embargo des Nations unies imposé pendant la guerre qui a ravagé l'ex-Yougoslavie dans les années 90.

Carlos Menem avait été détenu dans le cadre de cette affaire pendant cinq mois en 2001, avant d'être libéré à la suite d'une décision de la Cour suprême.

afp/olhor

Publié