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Yves Leterme démissionne pour rejoindre l'OCDE

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L'annonce du départ d'Yves Leterme d'ici la fin de l'année tombe à un moment où la situation politique du pays reste toujours aussi incertaine.
Le Premier ministre belge Yves Leterme a annoncé mardi soir qu'il allait prochainement quitter ses fonctions, alors que le pays est toujours englué dans une grave crise politique. Il compte devenir secrétaire général adjoint de l'OCDE.

Dans un communiqué, Yves Leterme a "confirmé que le secrétaire général de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) Angel Gurria le propose comme secrétaire général adjoint de l'organisation".

"Il appartient aux représentants des Etats membres de l'OCDE d'approuver la proposition vendredi prochain", a-t-il ajouté.

Yves Leterme a précisé que la date à laquelle il prendra ses fonctions, en cas de confirmation de sa nomination, serait "déterminée en prenant compte de ses responsabilités actuelles en tant que Premier ministre du gouvernement en affaires courantes" de Belgique.

Selon un membre de son entourage, "l'OCDE compte sur lui à la fin de l'année au plus tard". "Il va dans l'immédiat continuer à tenir la barre du pays, mais clairement l'OCDE ne va pas attendre un ou deux ans que la Belgique se dote d'un gouvernement".

Belgique toujours enlisée

L'annonce du départ d'Yves Leterme, qui dirige le gouvernement belge actuel depuis fin novembre 2009, tombe à un moment où la situation politique du pays reste toujours aussi incertaine.

La Belgique est gérée depuis avril 2010 par un gouvernement seulement chargé de gérer les affaires courantes, partis politiques néerlandophones et francophones ne parvenant pas à former un gouvernement définitif en raison de leurs divisions sur l'avenir du pays.

Les premiers, aiguillonnés par le parti indépendantiste N-VA, réclament une autonomie renforcée de leur région, alors que les seconds y voient un danger pour la survie de l'Etat belge et veulent la limiter.

Après de multiples tentatives infructueuses, des négociations ont repris mi-août entre huit partis politiques flamands et francophones, sous la houlette du socialiste francophone Elio Di Rupo, pressenti pour succéder à Yves Leterme en cas de succès. Mais elles peinent à avancer, en raison d'un différend sur les droits linguistiques des francophones vivant dans la périphérie flamande de Bruxelles.

Crainte des marchés financiers

Rien ne garantit en l'état qu'elles aboutiront à un compromis. La Belgique redoute en cas de pourrissement de la situation de blocage politique de se retrouver à son tour dans le collimateur des marchés financiers en raison de la crise de la dette en zone euro : le gouvernement Leterme actuel n'est pas à l'heure actuelle habilité à prendre des décisions engageant le pays sur le plan budgétaire à long terme.

La nomination attendue au poste de numéro deux de l'OCDE d'Yves Leterme, un chrétien-démocrate flamand, s'ajoute pour la Belgique à d'autres postes de prestige. Herman Van Rompuy, prédécesseur d'Yves Leterme, est président de l'Union européenne depuis fin 2009. Un autre Belge, Philippe Maystadt, dirige la Banque européenne d'investissement (BEI).

agences/mre

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Le roi rentre au pays

Le roi des Belges Albert II va quitter mercredi le sud de la France et rentrer précipitamment en Belgique en raison d'une nouvelle aggravation de la crise politique dans son pays, a-t-on appris de source politique.

Le roi devait arriver en fin de matinée à Bruxelles, a indiqué cette source, alors que le Premier ministre pressenti, Elio Di Rupo, a fait état du blocage total des négociations en vue de former un gouvernement, 458 jours après les législatives du 13 juin 2010.

"Malgré tous les efforts entrepris et une série d'avancées observées, le formateur a l'obligation de constater le blocage profond des négociations. L'attitude de certains rompt l'équilibre indispensable pour aboutir à un accord", a déclaré M. Di Rupo dans un communiqué.

Le roi "revient dans la matinée de Nice", a indiqué l'agence de presse belge Belga, tandis que la chaîne de télévision privée flamande précisait que le souverain voyagerait à bord d'un avion militaire. Sollicité par l'AFP, le Palais royal n'a ni confirmé ni démenti ces informations.

Le souverain belge, chef de l'Etat, joue traditionnellement un rôle de médiateur entre les partis politiques, principalement dans les périodes de crise. C'est lui qui avait chargé, le 16 mai, Elio Di Rupo de former le nouveau gouvernement.