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Sarkozy et Cameron appellent à l'unité

David Cameron et Nicolas Sarkozy ont visité un hôpital de Tripoli.
David Cameron et Nicolas Sarkozy ont visité un hôpital de Tripoli.
Nicolas Sarkozy et David Cameron ont effectué jeudi une visite en Libye, à Tripoli, puis à Benghazi, ville de l'est du pays d'où était partie la révolte contre le régime. Les dirigeants français et britannique ont appelé à une "Libye unie", et souligné que Mouammar Kadhafi demeurait "un danger".

"Amis de Benghazi, nous vous demandons une chose: nous croyons dans la Libye unie, pas dans la Libye divisée", a lancé sur un ton gaullien un Nicolas Sarkozy exalté à un auditoire conquis, sur la plus grande place de la ville, rebaptisée place Tahir (Liberté).

A ses côtés, le premier ministre britannique a lancé: "c'est extraordinaire de se retrouver dans Benghazi libéré, dans une Libye libre". "La Grande-Bretagne et la France se tiendront aux côtés de la Libye. Le peuple britannique salue votre courage", a ajouté David Cameron.

Les deux dirigeants ont pris un bain de foule au milieu de centaines de Libyens agitant des drapeaux français et britanniques et faisant le "V" de la victoire.

Le CNT serait entré dans Syrte

Benghazi a servi de "capitale" à l'insurrection libyenne et au Conseil National de Transition (CNT) lors de l'insurrection, lancée en février, contre Mouammar Kadhafi. Les troupes du CNT ont depuis pris en août la capitale Tripoli et le colonel Kadhafi est en fuite et n'a pas été localisé.

La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont été les fers de lance de l'opération de soutien au CNT, conduite depuis le 31 mars par l'OTAN dans le cadre d'une résolution de l'ONU."Jeunes de Benghazi, jeunes de Libye, jeunes arabes, la France peut vous dire son amitié et son soutien", a lancé M. Sarkozy sous les vivats de la foule.

Sur le terrain, les forces armées du CNT à Misrata ont affirmé que leurs combattants étaient entrés dans Syrte, bastion des partisans de Mouammar Kadhafi, situé à 370 km à l'est de Tripoli. Des journalistes avaient observé que des troupes rebelles avaient entamé des manoeuvres d'encerlement de la cité.

La mission de l'OTAN n'est pas terminée

Nicolas Sarkozy et David Cameron s'étaient auparavant rendus à Tripoli. "Kadhafi est un danger, il y a un travail à terminer" en Libye, avait affirmé Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse commune avec David Cameron et les deux principaux dirigeants du CNT, Moustapha Abdeljalil et Mahmoud Jibril.

De son côté, le premier ministre britannique avait promis d'aider à retrouver le dirigeant libyen déchu, afin de le "présenter devant la justice". David Cameron a expliqué que l'OTAN, qui a pris le 31 mars la tête des opérations militaires en Libye, poursuivrait sa mission tant que des villes ou régions libyennes, notamment Syrte et plusieurs oasis du Sahara, resteront sous contrôle des pro-Kadhafi.

Nicolas Sarkozy a demandé qu'il n'y ait ni "vengeance" ni "règlements de comptes" en Libye et a appelé les pays ayant sur leur sol des Libyens recherchés à les livrer à la justice internationale.

Qualifiée d'"historique" par des responsables français, cette visite est la première de dirigeants étrangers en Libye depuis la prise de la capitale le 23 août par les troupes du Conseil national de transition.

agences/ffi

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Avoirs libyens débloqués

La Grande-Bretagne va débloquer 600 millions de livres (832 millions de francs) d'avoirs libyens. Cet argent doit servir à "payer les fonctionnaires et la police", a annoncé jeudi le gouvernement britannique.

Quelque 12 milliards de dollars de cash et d'autres actifs (immobiliers, etc.) détenus par le régime du colonel Kadhafi avaient été gelés au Royaume Uni en février à la suite de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Londres a déjà renvoyé à Tripoli par avion le 31 août une première tranche de 212 millions de dollars en cash (155 M EUR), des dinars qui avaient été imprimés au Royaume-Uni à la demande du colonel Kadhafi.

Selon le porte-parole de Downing Street, les avoirs débloqués jeudi ne sont pas des billets de banque.