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La répression en Syrie aurait fait 22 morts vendredi

Manifamateursyrie [SHAAM NEWS NETWORK/HANDOUT]
Images amateur d'une récente manifestation contre le régime en Syrie. - [SHAAM NEWS NETWORK/HANDOUT]
Les Syriens ont manifesté vendredi par milliers à travers le pays pour souligner leur détermination à protester dans la rue jusqu'à la chute du président Bachar al-Assad dont les forces persistent à réprimer la contestation, faisant encore 22 morts selon une ONG.

Outre les manifestations de rue, l'opposition tente de s'organiser politiquement mais sans réelle cohérence, avec la multiplication des instances annoncées. Une réunion d'opposants de "l'Instance de coordination nationale", dont l'écrivain Michel Kilo et l'économiste de renom Aref Dalila, est prévue samedi dans une banlieue de Damas, selon un responsable.

La révolte en Syrie va être au menu des discussions mardi, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, du président américain Barack Obama et du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui a estimé que l'ère des dirigeants "oppresseurs" était révolue.

Face aux protestations de toutes parts et à l'appel du patron de l'ONU Ban Ki-moon à une action internationale "cohérente" en vue de l'arrêt des violences en Syrie, le régime reste inflexible, ses forces de sécurité et son armée poursuivant ratissages, perquisitions et arrestations dans les villes. Mais ces opérations n'ont pas empêché les manifestants de descendre à nouveau par milliers dans la rue, notamment à Deir Ezzor (nord-ouest), à Homs (centre) dans la province de Damas et à Hama (nord), sous le slogan: "nous avançons jusqu'à la chute du régime".

Détermination contre répression

Les militants sur le terrain se disent "plus que jamais déterminés" à renverser le régime, six mois après le début de leur révolte le 15 mars. Les militants pro-démocratie avaient à nouveau appelé à se rassembler vendredi sous le slogan "nous avançons jusqu'à la chute du régime".

"Nous sommes massacrés et plus que jamais déterminés. Nous sommes jetés en prison et plus que jamais déterminés. La Révolution a éclaté, elle ne s'arrêtera que lorsque le régime sera renversé", ont-ils écrit sur leur page Facebook "The Syrian Revolution".

Les forces de sécurité, elles, restent déterminées à les réprimer. Sept civils ont péri à Hama (centre), deux à Homs (centre), trois à Idleb (nord-ouest), quatre dans la banlieue de Damas et six dans la région de Deraa (sud), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ils sont morts soit en manifestant, soit lors des opérations de ratissage et de perquisitions, sous les balles des troupes syriennes selon l'OSDH. L'ONG a en outre fait état de la découverte de 15 cadavres dans plusieurs villes, la plupart des personnes ayant péri ces dernières 24 heures dans des opérations de sécurité.

2600 morts selon l'ONU

La télévision publique syrienne a, quant à elle, annoncé qu'un policier avait été tué et quatre blessés dans le gouvernorat de Deraa, lors d'une attaque menée par des "groupes armés" auxquels le régime impute les violences dans le pays depuis le début de la contestation.

Selon l'ONU, plus de 2600 ont péri dans la répression, en grande majorité des civils. Plus de 15.000 personnes sont actuellement détenues et des milliers d'autres portées disparues, selon l'OSDH. Pour leur part, les opposants et militants syriens, à l'étranger comme à l'intérieur de la Syrie, essayent de trouver les moyens de se structurer face au régime Assad.

L'opposition du CNT syrien

A Istanbul, des opposants ont annoncé la composition d'un "Conseil national", qui vise à organiser la lutte contre le régime du parti Baas syrien, au pouvoir depuis près d'un demi-siècle. Un autre rassemblement de l'opposition, baptisé "Conseil national de transition syrien", a choisi comme président Burhan Ghalioun, directeur du Centre des études arabes à la Sorbonne à Paris, qui a promis de faire de cette initiative "le point de départ d'un véritable front d'opposition unifié".

Burhan Ghalioun a été reçu par le cabinet du ministre français des Affaires étrangères. La France, qui a appelé au départ de Bachar al-Assad, a plaidé pour une opposition unie, en estimant que "toutes les initiatives visant à unifier l'opposition et à ouvrir la perspective d'une Syrie démocratique et respectueuse de tous ses citoyens sont positives".

Ere d'al-Assad révolue

Les Etats-Unis se sont félicités des efforts de l'opposition, en soulignant qu'en raison de la répression il était "très difficile pour elle de s'organiser politiquement". Dans une virulente attaque contre son ancien "ami" Bachar al- Assad, Recep Tayyip Erdogan, qui ne cesse d'appeler à l'arrêt de cette répression sanglante, a affirmé que "ce genre de dirigeant doit comprendre que son ère est révolue parce que le temps des régimes oppresseurs a pris fin". Il a aussi demandé au président iranien Mahmoud Ahmadinejad d'infléchir son soutien au régime de Damas, selon la presse turque.

agences/pym/olhor

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Le CICR condamne les attaques contre le personnel médical

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a condamné vendredi les attaques contre le personnel et les services médicaux en Syrie. Un volontaire du Croissant-Rouge syrien est mort jeudi une semaine après avoir été blessé dans un incident. Deux autres volontaires du Croissant-Rouge syrien ont été blessés dans cette attaque, au cours de laquelle leur ambulance avait été la cible de tirs alors qu'ils évacuaient un blessé vers un hôpital à Homs.

"Il est complètement inacceptable que des volontaires qui aident à sauver des vies soient eux-mêmes tués", a déclaré à Genève la cheffe des opérations du CICR pour le Proche-Orient, Béatrice Mégevand-Roggo.

De retour d'une visite à Damas la semaine dernière, le président du CICR Jakob Kellenberger avait indiqué avoir insisté auprès des autorités de Damas "sur le fait que le personnel de santé et les volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien doivent pouvoir accomplir en toute sécurité leur travail".

Il avait affirmé que l'une des priorités du CICR était de veiller à ce que les blessés et les malades puissent recevoir des soins de santé. Le CICR rappelle que le personnel médical et les ambulances sont protégés par le droit international humanitaire.