Un responsable militaire du nouveau régime libyen a affirmé samedi que la prise de contrôle des bastions de Syrte et de Bani Walid était une affaire de "quelques jours", même si les troupes fidèles au dirigeant déchu Mouammar Kadhafi y opposaient une résistance farouche.
Au moins 6000 combattants du CNT, l'organe politique issu de la rébellion contre Mouammar Kadhafi, sont mobilisés sur le front de Syrte, région natale de l'ex-dirigeant en fuite située à 360 km à l'est de Tripoli, a affirmé samedi à l'AFP un commandant du Conseil militaire de Misrata.
L'aéroport sous contrôle
Il a précisé que l'aéroport de Syrte était sous le contrôle total des pro-CNT depuis vendredi soir. "Nous nous concentrons désormais sur une poignée de bâtiments dans la ville et dans ses environs, notamment à Wadi Abou Hadi, où les forces de Kadhafi sont rassemblées", a-t-il expliqué.
"Il y a peut-être des poches de résistance mais ils ne seront pas capables de vaincre les forces massives des révolutionnaires", a assuré le commandant, affirmant: "Cette question (la libération de Syrte, ndlr) est réglée (...) Notre objectif est désormais de libérer le Sud". Dans son rapport quotidien, l'Otan a indiqué avoir touché 20 cibles vendredi autour de Syrte.
Combats à Bani Walid
Les combattants du CNT engagés dans l'offensive de Bani Walid se trouvaient de leur côté à l'intérieur de la ville située à 170 km au sud-est de Tripoli, où ils livraient de nouveaux combats. Les forces fidèles au dirigeant déchu Mouammar Kadhafi ont en effet lancé samedi une contre-attaque, faisant au moins un mort et plusieurs blessés dans les rangs des troupes du nouveau régime, selon des combattants et un correspondant de l'AFP.
Pertes vendredi
Vendredi, ils avaient pénétré pour la première fois jusqu'au centre-ville, avant d'opérer un retrait stratégique. "Cela ne sert à rien de tenir des positions de nuit dans un environnement hostile", avait expliqué à l'AFP un commandant, laissant entendre que de nombreux snipers représentaient de nuit une menace pour ses hommes. Au moins six combattants du CNT ont été tués vendredi au cours de violents combats et plus de 20 blessés, ont indiqué des sources médicales et militaires.
afp/mej/olhor
Le CNT reconnu par l'ONU
Alors que les affrontements faisaient rage, le CNT, déjà reconnu par environ 90 pays, s'est vu attribuer vendredi par l'Assemblée générale de l'ONU le siège de la Libye.
Ce vote permet à son chef, Moustapha Abdeljalil, de participer à la réunion annuelle à New York, en marge de laquelle il rencontrera mardi le président américain Barack Obama.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a de son côté annoncé la levée partielle du gel des avoirs libyens et l'envoi d'une mission pour rédiger une nouvelle Constitution et aider à organiser des élections.
Les pays occidentaux ayant soutenu une intervention miliaire en Libye ont salué cette double décision "historique" de l'ONU.
Le Conseil de sécurité a toutefois fait part dans sa résolution de son inquiétude sur la "prolifération des armes en Libye et son impact potentiel sur la paix et la sécurité dans la région".