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Plus de 50 morts en deux jours au Yémen

La répression du mouvement de contestation exigeant le départ du président a fait plusieurs centaines de morts depuis janvier. [Anees Mahyoub]
La répression du mouvement de contestation exigeant le départ du président a fait plusieurs centaines de morts depuis janvier. - [Anees Mahyoub]
Vingt-sept personnes ont été tuées lundi à Sanaa et quatre à Taëz (sud-ouest), portant à 57 morts en deux jours le bilan de la brutale répression par les forces de sécurité yéménites des manifestations réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh.

Ce lourd bilan intervient paradoxalement sur fond de reprise des médiations diplomatiques pour mettre fin à la crise politique qui paralyse le Yémen, avec l'arrivée à Sanaa du médiateur du Golfe, Abdellatif al-Zayani, et de l'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar. (Lire: Contestation au Yémen )

Le chef des Nations unies, Ban Ki-moon, a condamné "l'usage excessif de la force par les forces de sécurité gouvernementales contre des manifestants sans armes", appelant à "la plus grande retenue".

Dans un communiqué, le comité d'organisation de la révolution a annoncé la mort lundi à Sanaa de 27 personnes, qui s'ajoutent aux 26 manifestants tués dimanche dans la capitale.

En outre, "quatre manifestants tués par balles ont été admis à l'hôpital al-Raoudha" de Taëz, a indiqué à l'AFP une source médicale.

Armes lourdes contre manifestants

Les 20 salles d'opérations des cinq hôpitaux de la capitale étaient débordées lundi et il y avait un manque flagrant d'équipements médicaux, a indiqué le comité d'organisation de la révolution, qui a affirmé que des ambulances avaient été empêchées d'évacuer les victimes.

Tôt dans la matinée, des milliers de personnes ont marché de la place du Changement, épicentre de la contestation, jusqu'à la rue al-Zoubeiri où ils ont rejoint des milliers d'autres contestataires qui y ont passé la nuit sous des tentes, selon des témoins.

Les forces de sécurité et des hommes armés, partisans du régime, ont attaqué les manifestants à l'arme lourde, à l'artillerie anti-aérienne et aux obus.

Des dizaines de snipers ont également été déployés autour de la place du Changement et de la rue al-Zoubeiri, selon le comité d'organisation de la révolution.

Discussions diplomatiques

Pendant ce temps, les tractations diplomatiques ont repris avec la présence à Sanaa des émissaires du  Conseil de coopération du Golfe (CCG) et de l'ONU: ces derniers doivent tenter d'accélérer la signature d'un document proposé par l'ONU pour la mise en oeuvre d'un plan de sortie de crise élaboré par les pays du CCG, a indiqué à l'AFP une source diplomatique occidentale.

"Il est malheureux que ces événements se produisent, alors que des solutions à la crise politique ont commencé à apparaître", a reconnu le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abou Bakr Al-Qirbi, devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève.

Amnesty international a appelé pour sa part à la fin "immédiate" de la répression des manifestations pacifiques, jugeant dans un communiqué que "les abus commis par les forces yéménites sont totalement inacceptables et doivent cesser".

afp/mre

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