"Le général Belgacem Al-Abaaj, chef des renseignements du régime de Kadhafi dans la region d'Al Khofra, a éte capturé lundi vers 17h00 entre la ville de Sebha et Oum Alaraneb", a annoncé Mohamed Wardougou, représentant de la "brigade du bouclier du désert" à Benghazi à l'est de la Libye.
Important général
Le général Al-Abaaj, qui était recherché par les forces du nouveau régime libyen,"a été capturé en compagnie de membres de sa famille, alors qu'ils étaient à bord de cinq véhicules 4x4", a ajouté Mohamed Wardougou, frère du commandant de cette brigade, Barka Wardougou, de la communauté Toubou.
"Ce général avait commis plusieurs crimes à Al Khofra (extrême sud du pays) et quand cette ville a été libérée il a fui vers Al Joufra (centre). Il commandait des opérations de sabotage des puits de pétrole", a-t-il précisé.
Sur le terrain, de violents combats opposaient lundi les forces du CNT aux partisans de Kadhafi à Bani Walid, à 170 km au sud-est de la capitale, a indiqué Abdallah Kenchil, un responsable local des nouvelles autorités. "Les révolutionnaires sont entrés ce matin à Bani Walid et livrent une rude bataille", a-t-il déclaré à l'AFP, assurant que la libération de ce vaste oasis au relief accidenté serait terminée "dans les deux prochains jours".
"Forte résistance" à Bani Walid
Sur place, les combattants faisaient clairement état de leur malaise. "Certains sont énervés, il y a une semaine on disait qu'on allait libérer Bani Walid en quelques heures mais c'est un front difficile avec une forte résistance et le pire c'est l'absence de coordination et d'organisation entre révolutionnaires", a dit à l'AFP Abdou, qui préfère taire son nom de famille.
Selon Abdallah Kenchil, des négociations sont en cours pour permettre aux civils, près de 50’000 selon lui, de quitter la ville. Il a également répété que Seif al-Islam, un des fils du colonel Kadhafi, avait été vu à Bani Walid et que l'ancien "Guide" lui-même pourrait également s'y trouver. Mais le sort de Mouammar Kadhafi et de ses fils, dont trois sont réfugiés en Algérie ou au Niger et deux seraient morts, a déjà donné lieu à de nombreuses rumeurs.
A Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli, les pro-CNT cherchaient surtout à consolider leurs positions et à dégager les principales artères pour laisser partir les civils. D'après un porte-parole militaire du CNT, les combats se concentraient autour du complexe de Ouagadougou, où le colonel Kadhafi tenait des sommets panafricains, qui semble devenu la nouvelle base de la célèbre 32e Brigade.
Une "mascarade", selon Kadhafi
Le dirigeant déchu Mouammar Kadhafi a qualifié mardi de "mascarade" les événements en Libye. Cet enregistrement a été diffusé par la chaîne Arraï basée en Syrie, alors qu'une réunion était prévue à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU pour soutenir le CNT et évoquer l'après-Kadhafi. Le président américain Barack Obama doit peu avant rencontrer le président du CNT, Moustapha Abdeljalil.
"Ce qui ce passe en Libye est une mascarade ne tenant que grâce aux bombardements aériens qui ne dureront pas éternellement", a déclaré le colonel Kadhafi. "Ne vous réjouissez pas et ne croyez pas qu'un régime a été renversé et qu'un autre a été imposé à l'aide des frappes aériennes et maritimes", a-t-il ajouté.
agences/bkel
Traitement "abominable" des réfugiés
Amnesty International s'est insurgé mardi contre "l'abominable" traitement par l'Union européenne (UE) de la crise des réfugiés aux frontières de la Libye causée par les récentes révoltes du "printemps arabe".
Dans une note d'information, l'organisation de défense des droits de l'homme a exhorté les membres de l'UE à "traiter de façon urgente" la situation qui empire, en ouvrant leurs frontières aux réfugiés, pour la plupart sub-sahariens.
"Nous sommes face à une abominable réponse à l'état critique de ces réfugiés aux portes de l'Europe", a déclaré Nicolas Beger, directeur du bureau des Institutions Européennes d'Amnesty International.
"Ce fiasco est particulièrement flagrant lorsque l'on sait que plusieurs pays européens en participant aux opérations de l'OTAN en Libye ont été impliqués dans le conflit lui-même, qui constitue une des principales causes de ces déplacements involontaires de population", a ajouté Nicolas Beger.
Selon le document, quelques 5000 réfugiés vivent actuellement aux frontières égyptienne et tunisienne de la Libye. Les Etats-Unis, l'Australie et le Canada ont offert d'accueillir certains de ces réfugiés, mais seulement huit pays européens ont avancé dans cette voie n'offrant cependant que 700 possibilités au total.