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Yémen: le président Saleh appelle à une trêve

Ici Ali Abdallah Saleh lors d'une apparition à la TV depuis sa résidence saoudienne le 16 août. [Bureau du président yéménite]
Ici Ali Abdallah Saleh lors d'une apparition à la TV depuis sa résidence saoudienne le 16 août. - [Bureau du président yéménite]
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, rentré vendredi à Sanaa après une absence de plus de trois mois, a appelé à une trêve dans les combats dans la capitale pour faciliter un règlement négocié du conflit, a indiqué à l'AFP un responsable du palais présidentiel.

"Le président appelle toutes les parties politiques et militaires à un cessez-le-feu", a déclaré le responsable sous couvert d'anonymat. Pour le chef de l'Etat, "il n'y a point d'autre solution que le dialogue et les négociations pour arrêter l'effusion du sang et parvenir à un règlement".

Confronté depuis janvier à une révolte dans la rue où il est accusé de corruption et de népotisme, Ali Abdallah Saleh est rentré tôt le matin d'Arabie saoudite où il avait été hospitalisé après des blessures reçues lors d'une attaque contre son palais à Sanaa le 3 juin.

Retour surprise

Son retour surprise, annoncé par la télévision d'Etat, est intervenu au moment où la capitale était secouée depuis dimanche par de violents affrontements entre forces pro et anti-Saleh, qui ont fait plus de 100 morts. Une première trêve, décrétée mardi à l'appel du vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, s'était effondrée dès le lendemain.

Ali Abdallah Saleh était arrivé à l'aéroport de Sanaa vers 05h00 locales (04h00 en Suisse). Le président yéménite avait été hospitalisé le 4 juin à Ryad, au lendemain d'une attaque contre son palais à Sanaa, dans laquelle il a été blessé.

Huit mois de contestation

Ces protestataires anti-gouvernement portent l'un d'entre eux, blessé, à Sanaa. [REUTERS - Khaled Abdullah]
Ces protestataires anti-gouvernement portent l'un d'entre eux, blessé, à Sanaa. [REUTERS - Khaled Abdullah]

Vendredi matin, de violents accrochages se déroulaient toujours à Al-Hassaba, un quartier du nord de Sanaa, théâtre depuis quelques jours de combats entre tribus rivales pro et anti-Saleh, selon des habitants. En outre, deux personnes ont été tuées dans la nuit par la chute d'obus sur la place du Changement, épicentre de la contestation dans la capitale, où campent depuis février les protestataires, selon une source médicale.

Soumis à de fortes pressions régionales et internationales, Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, a refusé jusqu'ici de céder en signant un plan de sortie de crise élaboré par les monarchies arabes du Golfe, malgré les pressions internationales.

Convalescence

Saleh, qui a récupéré, était officiellement en convalescence à Ryad depuis qu'il a quitté début août l'hôpital militaire saoudien où il était soigné des blessures et des brûlures subies lors de l'attaque du 3 juin. Plusieurs hauts responsables du pays, dont le Premier ministre, ont été blessés dans cette attaque qui a fait fait 11 morts, la plupart des gardes.

Ali Abdallah Saleh était apparu pour la première fois à la télévision le 7 juillet, le visage brûlé, recouvert de bandages. Le même jour, les affrontements qui avait coûté la vie à 10 personnes s'étaient étendus à Sanaa, faisant craindre que le Yémen ne sombre dans la guerre civile.

Le Yémen à un carrefour

Le Yémen se trouve à un "carrefour très dangereux et sensible", a estimé jeudi le Haut Commissaire pour les droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay. Ce regain de violences a éclaté dimanche lorsque les forces fidèles au président Saleh ont ouvert le feu sur des manifestants qui avaient décidé de marcher de la Place du Changement vers le centre de la capitale. Il y a eu 27 morts.

Des affrontements ont ensuite éclaté entre des unités fidèles au chef de l'Etat, dont la Garde républicaine commandée par son fils aîné Ahmed, et la première division blindée du général dissident Ali Mohsen al-Ahmar, rallié à la contestation en mars et dont les troupes protègent la Place du Changement.

afp/mej/olhor

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