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Ultime corrida de l'histoire de la Catalogne

Plus de 18'000 aficionados ont assisté à la dernière représentation de tauromachie dans les arènes de Barcelone. [Alejandro Garcia]
Plus de 18'000 aficionados ont assisté à la dernière représentation de tauromachie dans les arènes de Barcelone. - [Alejandro Garcia]
Acclamés par 18'000 aficionados, trois toreros espagnols de renom ont tué dimanche les huit derniers taureaux lâchés dans La Monumental à Barcelone. Les arènes, datant de 1914, étaient pleines à craquer pour l'ultime corrida de l'histoire de la Catalogne.

Sous les cris de "Liberté!", les matadors Juan Mora, José Tomas et Serafin Marin ont tourné la page d'un siècle de combats sur le sable des arènes de la capitale catalane, ouvertes en 1914. La corrida sera interdite en Catalogne à partir du 1er janvier 2012.

Symboliquement, dans cette région très nationaliste du nord-est de l'Espagne, c'est le jeune torero catalan Serafin Marin, 28 ans, enfant de Barcelone, qui a donné le coup de grâce au dernier taureau de cette soirée, le huitième.

Jour de deuil

"Fermer les arènes, c'est comme jeter un tableau de Picasso à la poubelle", lançait un homme de 68 ans, Cristobal, en gagnant sa place dans les arènes. Pour la foule des aficionados, cette dernière corrida était presque un jour de deuil. "Cela me fait mal, je suis triste. On m'a enlevé tout mon passé et une partie de mon avenir. On m'a interdit d'exercer ma profession", confiait Serafin Marin avant cette corrida.

Jeune novillero (apprenti torero), il avait passé son "alternative" -la porte d'entrée au métier de matador- dans ces mêmes arènes en août 2002. Il a lutté passionnément pour la survie de la tradition taurine dans sa région.

Jusqu'à 1500 euros

Les aficionados avaient, dès mardi, épuisé en quelques minutes le stock d'entrées pour dimanche, déboursant entre 24 et 135 euros. D'autres ont préféré ne pas se déplacer, quitte à dépenser jusqu'à 400 euros sur internet. Quelques billets ont atteint les 1500 euros.

ats/lan

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La fin d'une pratique "barbare"

A l'origine de la loi interdisant la corrida, votée en juillet 2010 par les députés catalans, les défenseurs des animaux célébraient, eux, la fin d'une pratique "barbare".

"C'est une petite victoire, mais cela ne me console pas. Les taureaux qui ne mourront pas ici mourront ailleurs dans la péninsule ou en France", lançait Lluis Villacorta, 47 ans, militant de la cause animale venu protester aux portes des arènes.

Le 1er janvier 2012, la Catalogne deviendra la deuxième région d'Espagne à interdire la corrida, après les Canaries en 1991.