Publié

Demande palestinienne en cours d'examen à l'ONU

Les Palestiniens manifestaient dimanche leur soutien à la démarche de Mahmoud Abbas. [KEYSTONE - Majdi Mohammed]
Les Palestiniens manifestaient dimanche leur soutien à la démarche de Mahmoud Abbas. - [KEYSTONE - Majdi Mohammed]
Le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu lundi des consultations, les premières d'une longue série, après le dépôt historique vendredi d'une demande d'adhésion d'un Etat de Palestine aux Nations unies par le président palestinien Mahmoud Abbas. Les consultations, à huis clos, ont duré à peine 40 minutes.

Le président en exercice du Conseil de sécurité, l'ambassadeur libanais Nawaf Salam, a ensuite annoncé que le Conseil de sécurité allait se réunir à nouveau mercredi à 09h30 (15h30 en Suisse) pour déférer ou non la demande d'adhésion devant le Comité des adhésion du Conseil qui réunit les quinze pays membres.

Des semaines de tractations

"Nous espérons que le Conseil de sécurité (...) va permettre à la Palestine de devenir membre des Nations unies", a déclaré l'ambassadeur palestinien auprès de l'ONU Riyad Mansour devant les journalistes.

Mahmoud Abbas a présenté sa requête à Ban Ki-moon dans une enveloppe portant l'emblème palestinien. [EMMANUEL DUNAND]
Mahmoud Abbas a présenté sa requête à Ban Ki-moon dans une enveloppe portant l'emblème palestinien. [EMMANUEL DUNAND]

Les Etats-Unis ont déjà dit qu'ils opposeraient leur veto si nécessaire. Riyad Mansour a encore indiqué qu'il "espérait que le Conseil de sécurité ferait preuve de responsabilité", soulignant que 131 pays ont désormais reconnu la Palestine comme un Etat souverain.

Les tractations au Conseil de sécurité risquent de durer des semaines, voir plus, selon des diplomates. "Nous rencontrons tous les pays membres du Conseil de sécurité" pour les convaincre de voter en faveur de l'adhésion de la Palestine, a dit Riyad Mansour. Il a précisé que les Palestiniens enverraient à cet effet une délégation en Bosnie, au Gabon et au Nigeria.

Veto américain annoncé

Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une "recommandation" du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour. Un tel score obligerait alors les Etats-Unis à opposer leur veto et une "recommandation" positive ne verra donc de toutes façons jamais le jour.

Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne: Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud. D'autres membres indécis ou n'ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie a annoncé qu'elle s'abstiendrait.

La direction palestinienne a déjà fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale où une majorité leur est acquise et qui pourra leur conférer un statut intermédiaire amélioré d'"Etat observateur non membre". Leur statut actuel est celui d'une "entité observatrice".

agences/eai

Publié

Davantage d'habitations palestiniennes détruites

Trois experts indépendants de l'ONU ont dénoncé mardi une forte augmentation des démolitions de maisons palestiniennes en Cisjordanie par Israël en 2011. Ils ont condamné une violation inacceptable des droits de l'homme et demandé d'y mettre fin immédiatement.

Selon les experts, depuis janvier, au moins 387 bâtiments, dont 140 résidentiels et 79 agricoles, ont été démolis en Cisjordanie et Jérusalem-Est. Ces démolitions ont causé le déplacement forcé de 755 Palestiniens avec des conséquences négatives sur l'existence de 1500 autres.

"Le nombre de personnes déplacées jusqu'à fin août dépasse le nombre de personnes déplacées dans toute l'année 2010", ont affirmé les trois experts sur le droit au logement (Raquel Rolnik), le droit à l'alimentation (Olivier De Schutter) et l'accès à l'eau (Catarina de Albuquerque).