Le parquet de Paris avait décidé le 23 septembre, plus de dix jours après l'audition de Dominique Strauss-Kahn par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne, de confronter l'ancien favori de la gauche pour la présidentielle de 2012 et son accusatrice.
Les avocats de DSK, qui a toujours nié toute agression, avaient indiqué que leur client se tenait "à disposition" des enquêteurs.
La jeune romancière de 32 ans, qui a porté plainte en juillet contre DSK pour tentative de viol perpétrée selon elle dans un appartement parisien en février 2003, avait assuré jeudi à la radio RTL qu'elle souhaitait cette confrontation, pour qu'il (DSK) lui "dise droit dans les yeux" que les faits qu'elle dénonce sont "imaginaires".
Interrogée la semaine dernière sur Canal Plus, la jeune femme a indiqué que si l'enquête préliminaire était classée sans suite, elle déposerait une nouvelle plainte avec constitution de partie civile.
DSK demande que la plainte de Diallo soit classée
D'autre part, l'ancien patron du FMI devait répondre lundi au plus tard à la plainte au civil déposée contre lui à New York le 8 août par la femme de chambre guinéenne qui l'accuse d'agression sexuelle.
L'avocat de Dominique Strauss-Kahn a demandé le classement de la plainte au civil déposée à New York par Nafissatou Diallo, a indiqué à l'AFP une source judiciaire au tribunal new-yorkais du Bronx, chargé du dossier. Le juge Douglas McKeon va devoir maintenant se prononcer sur cette demande.
Le juge McKeon leur avait accordé, à leur demande, 18 jours de plus par rapport à la date initiale du 8 septembre, en expliquant que lorsque la plainte au civil avait été déposée, l'ancien patron du FMI "faisait l'objet d'une procédure pénale et se concentrait logiquement" sur cette procédure. La procédure pénale a été abandonnée le 23 août, en raison notamment de doutes sur la crédibilité de Nafissatou Diallo.
La procédure civile suit son cours, les deux étant complètement indépendantes. Elle prendra des années, a précisé lundi à l'AFP David Rankin, un avocat spécialiste des affaires civiles, qui travaille parfois dans le Bronx. Dans la plainte au civil, les avocats de Nafissatou Diallo demandent des dommages et intérêts au montant non précisé, pour l'agression "sadique et violente" de la femme de chambre dans la suite du Sofitel de New York occupée par Dominique Strauss-Kahn le 14 mai. L'agression y est racontée en détails.
Dominique Strauss-Kahn, lors d'une interview télévisée en France, a affirmé le 18 septembre qu'il n'avait "pas l'intention de négocier" dans la procédure civile, comme c'est le cas dans la plupart des procédures civiles aux Etats-Unis. Dans cette interview, il a reconnu une "faute morale", mais affirmé qu'il n'y avait pas eu de violence, sans cependant donner de détails sur les circonstances de la brève relation sexuelle qu'il a eue ce jour là avec la femme de chambre qu'il ne connaissait pas.
afp/ap/mej