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Ouverture du procès du médecin de Michael Jackson

Pour le procureur, Michael Jackson a fait confiance "à tort" au Dr Murray (ci-dessus). [Irfan Khan]
Pour le procureur, Michael Jackson a fait confiance "à tort" au Dr Murray (ci-dessus). - [Irfan Khan]
Le procès pour homicide involontaire de Dr Conrad Murray, médecin personnel de Michael Jackson au moment de sa mort en 2009, s'est ouvert mardi à Los Angeles. Ce procès-fleuve devra faire la lumière sur les dernières heures du "roi de la pop".

Le Dr Murray est accusé d'avoir administré à Michael Jackson un cocktail de propofol, un puissant sédatif utilisé dans les anesthésie avant les opérations, et d'autres tranquillisants qui ont causé le décès de la star en juin 2009, à l'âge de 50 ans alors que Michael Jackson devait entamer une tournée de concerts.

Les débats se sont ouverts vers 09h30 locales (18h30 en Suisse). Dans la salle pleine à craquer de journalistes se trouvaient également les parents de Michael Jackson, Katherine et Joe, ainsi que ses frères et soeurs Jermaine, Janet, LaToya, Randy, Tito et Rebbie.

Les frère et soeur de Michael Jackson, Randy et Janet, à leur arrivée au tribunal ce mardi 27 septembre. [KEYSTONE - Paul Buck]
Les frère et soeur de Michael Jackson, Randy et Janet, à leur arrivée au tribunal ce mardi 27 septembre. [KEYSTONE - Paul Buck]

Le docteur Murray est apparu l'air grave et sérieux en entrant dans la salle. Quelque 300 personnes dont de nombreux fans du "roi de la pop" étaient rassemblées devant le tribunal, certains brandissant des pancartes "Justice pour Michael Jackson", d'autres des portraits du Dr Murray avec des messages comme "c'est un monstre" ou "c'est un animal".

Les mots du procureur

"Le médecin de Michael Jackson, Conrad Murray, a commis des "fautes lourdes" qui ont conduit à la mort du "roi de la pop"", a lancé mardi le procureur, à l'ouverture des débats de son procès ultramédiatisé (lire l'encadré) mardi à Los Angeles.

"Les preuves vont montrer que Michael Jackson a bel et bien mis sa vie entre les mains de Conrad Murray", a déclaré le procureur David Walgren, estimant que le chanteur avait "placé sa confiance à tort" dans son médecin.

"Nous nous attendons, a-t-il poursuivi, à ce que les preuves montrent que Conrad Murray a à plusieurs reprises commis des fautes lourdes et refusé d'apporter les soins nécessaires à son patient". En cause notamment, selon le procureur, l'utilisation du propofol, que le Dr Murray a reconnu avoir administré au chanteur le matin de sa mort.

Dernières heures cruciales

A l'ouverture des débats mardi, le procureur adjoint David Walgren a montré aux jurés une photographie de Michael Jackson allongé sur un chariot d'hôpital. Il leur a dit qu'il expliquerait dans le détail ce qui s'est passé lors des dernières heures du chanteur, du moment où il a quitté les répétitions jusqu'à l'heure à laquelle les services de secours sont arrivés dans la villa qu'il louait à Los Angeles.

Le praticien plaide non-coupable et affirme que le chanteur s'est administré lui-même le propofol, pour soigner son insomnie (lire le deuxième encadré). Conrad Murray risque jusqu'à quatre ans de prison.

Il est arrivé mardi matin au tribunal de Los Angeles, accompagné de sa mère. Il a été suivi du clan Jackson: le père Joseph, la mère Katherine, les soeurs LaToya et Janet, et les frères Jermaine, Randy et Tito. Le tout sous l'oeil des nombreux journalistes présents.

Le propofol au coeur du procès

Quelques heures avant sa mort, quand il est rentré chez lui, Michael Jackson était physiquement épuisé après une journée de répétitions éreintantes, à l'approche de la série des 50 concerts qu'il devait donner à Londres, dans le cadre de la tournée "This is It".

Après avoir pris une douche et s'être couché, il a demandé ce qu'il appelait son "lait", le propofol, pour s'endormir. C'est une surdose de ce médicament, normalement destiné uniquement aux hôpitaux, qui a provoqué sa mort.

La raison pour laquelle il en a ingurgité une dose trop importante va être au coeur du procès du Dr Murray. Le cardiologue de Houston, âgé de 58 ans, plaide non-coupable, mais l'accusation affirme qu'il a été extrêmement négligent en donnant du propofol à Michael Jackson chez lui, sans équipement adéquat pour le secourir en cas de problème, avant de quitter sa chambre pendant assez de temps pour qu'à son retour, son patient ne respire plus.

agences/mej

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Débats filmés

Les cinq semaines de débats se dérouleront sous le regard attentif des fans et des curieux du monde entier, grâce à une médiatisation tous azimuts. Le juge Pastor a en effet mis un point d'honneur à ce que le procès soit filmé et retransmis, à la télévision mais aussi sur l'internet.

Seuls les jurés seront à l'abri des caméras et des appareils photo. Le procès sera aussi l'occasion de voir où en est le clan Jackson, qui s'est récemment déchiré autour du concert-hommage au "roi de la pop", prévu le 8 octobre au Royaume-Uni avec la bénédiction de la matriarche Katherine Jackson.

Plusieurs frères et soeurs de la pop-star, notamment Randy, Jermaine et Janet, se sont désolidarisés du concert, estimant qu'il était indécent qu'il ait lieu pendant le procès.

Michael Jackson "a provoqué sa propre mort"

En prenant un médicament alors que son médecin n'était pas présent avec lui, Michael Jackson a provoqué sa propre mort, a plaidé mardi l'avocat du médecin de la star.

"Il a agi sans que le médecin ne le sache, sans la permission de son médecin, à l'encontre de ses consignes et ce qu'il a fait a provoqué sa propre mort", a déclaré l'avocat Ed Chernoff.

"Nous sommes convaincus que des preuves scientifiques vont vous montrer que quand le docteur Murray a quitté la chambre, Michael Jackson s'est lui-même administré une dose de propofol qui, avec le lorazepam, a provoqué une véritable tempête dans son corps", a-t-il ajouté à l'adresse du jury.

Cette combinaison "l'a tué instantanément", le 25 juin 2009, a-t-il assuré. Le Dr Murray a reconnu avoir administré du propofol au chanteur le matin de sa mort après lui avoir donné un valium à 1h30 du matin et, dans les heures suivantes, du lorazepam et du midazolam, deux anxiolytiques.

Il a affirmé à la police qu'il avait traité l'insomnie du chanteur avec du propofol pendant les six semaines qui ont précédé sa mort, lui en administrant chaque soir 50 milligrammes en intraveineuse.

Mais les avocats du Dr Murray assurent que c'est Michael Jackson lui-même, poussé par des pulsions suicidaires, qui se serait administré une dose supplémentaire de propofol en l'absence de son médecin.