"Il y a eu des affrontements dans la nuit et à présent nous contrôlons le port", a déclaré ce commandant de la "brigade de Zenten", déployée près de Syrte. "Quand nous nous approcherons du centre-ville, il y aura des combats de rue et nous nous y préparons", a expliqué un combattant, Alaï Saïdi, alors que ses camarades se préparaient à de nouveaux combats.
Des combats avaient éclaté lundi soir près du port de cette ville de 70'000 habitants située à 360 km à l'est de Tripoli, prise en tenailles par des combattants du CNT qui avancent par l'est et par l'ouest. Lundi, les forces du nouveau régime ont mis la main sur une cache d'armes des pro-Kadhafi sur le front oriental de Syrte. L'OTAN a elle bombardé des cibles dans la ville pour la troisième journée consécutive.
La population a fui la ville
Selon l'ONU, près de 2000 personnes ont fui la ville, privée d'eau, d'électricité et de nourriture selon les témoignages d'habitants. Et la clinique de Harawa, à 40 km à l'est de la ville, voit passer tous les jours des dizaines d'enfants souffrant en général de maux liés à l'absence d'eau potable.
Selon un combattant pro-CNT, deux pro-Kadhafi se sont rendus lundi soir. "Ils sont venus vers nous et nous ont remis leurs armes et leurs voitures", a expliqué Maatiz Saad, qui était déployé sur le front lundi, ajoutant qu'il y avait toujours des échanges de tirs de roquettes.
Les combattants du CNT essaient depuis plusieurs jours de permettre aux familles de quitter la ville où, selon les pro-CNT, Mouatassim Kadhafi, l'un des fils du dirigeant déchu, serait réfugié. Médecin et militaire de carrière de 36 ans, Mouatassim a dirigé le Conseil de sécurité nationale.
Syrte est la ville d'origine de Mouammar Kadhafi et constitue, avec Bani Walid située à 170 km au sud-est de Tripoli, un important bastion des forces fidèles à l'ex-dirigeant alors que le CNT affirme désormais contrôler la quasi-totalité du pays. Syrte et Bani Walid sont deux des objectifs majeurs des combattants pro-CNT depuis la chute de Tripoli le 23 août.
ats/pbug
La situation humanitaire s’améliore
La situation humanitaire s'améliore rapidement en Libye, a affirmé lundi à Genève le coordinateur humanitaire de l'ONU Panos Moumtzis. Il a espéré une solution pacifique rapide du conflit à Syrte et Bani Walid pour éviter de nouvelles victimes.
"De réels progrès ont été réalisés ces dernières semaines et la situation humanitaire s'améliore rapidement. Les Libyens se sont mobilisés pour résoudre les problèmes par eux-mêmes", a déclaré le responsable des opérations humanitaires de l'ONU en Libye. "Nous avons rencontré un esprit de coopération très positif et rassurant", a-t-il dit à la presse.
La présence des mines et engins non explosés sera l'une des préoccupations principales ces prochains mois, a précisé Panos Moumtzis. Il a mentionné également la question de la protection des ressortissants étrangers.