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L'Allemagne approuve le plan de sauvetage de l'euro

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Angela Merkel a su convaincre les parlementaires d'aider une nouvelle fois la zone euro. - [REUTERS/Thomas Peter]
Les responsables européens ont envoyé jeudi des signaux rassurants sur leur capacité à résoudre la crise de la dette. Berlin a donné son feu vert au renforcement du fonds de secours de la zone euro et à la perspective de nouveaux versements à une Grèce exsangue.

Les députés allemands ont, comme prévu, approuvé à une large majorité le renforcement du mécanisme anti-crise de la zone euro, le FESF. Ce fonds maintient déjà le Portugal et l'Irlande sous perfusion.

La chancelière Angela Merkel a réussi à rallier derrière elle ses troupes pour ce vote crucial, ce qui devrait rassurer sur l'engagement de la première économie européenne à soutenir ses partenaires européens. La Commission européenne s'est du reste félicitée de ce vote positif, se disant confiante dans le fait que le processus de ratification serait achevé d'ici la mi-octobre.

"Berlin a pris ses responsabilités"

Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a jugé après le vote que "le Bundestag (avait) pris ses responsabilités envers l'Europe". "Le monde a les yeux rivés sur l'Allemagne", avait déclaré aux élus allemands le ministre des Finances Wolfgang Schäuble.

Après l'Allemagne, premier contributeur au fonds de sauvetage avec 200 milliards d'euros de garanties, six pays devront encore procéder à cette ratification, dont la Slovaquie, qui menace de faire traîner l'affaire. L'Estonie pourrait également se prononcer jeudi, l'Autriche votera vendredi.

Rassurer les marchés

Les responsables de la zone euro, critiqués dans le monde entier sur leur gestion de la crise, avaient besoin d'envoyer des signes rassurants.

Pour éviter que d'autres pays, tels l'Italie ou l'Espagne, ne se retrouvent dans la même situation que la Grèce, la zone euro pourrait être forcée de prendre rapidement des mesures plus radicales. Parmi les spéculations: une démultiplication de l'aide européenne via des mécanismes financiers complexes, un effacement partiel de la dette grecque, ou encore la création d'"eurobonds", des titres de dette communs aux pays membres de la zone euro.

ats/vkiss


La troïka mal reçue

Parallèlement, la "troïka", représentant les trois grands créanciers de la Grèce - l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international -, a fait son retour à Athènes. Cette équipe doit s'assurer que la Grèce tient ses engagements de rigueur et, le cas échéant, libérer le versement de 8 milliards d'euros.

Les représentants de ces bailleurs de fonds ont été fraîchement accueillis par des fonctionnaires occupant les ministères pour s'opposer à la nouvelle cure de rigueur prescrite. Les blocages doivent se poursuivre jusqu'à vendredi, alors que se multiplient les mouvements de résistance ponctuels pour ne pas payer les nouvelles taxes imposées aux Grecs pour éviter la faillite du pays.

La décision sur ce prochain paiement est cependant indispensable à la survie du pays. Elle devrait être prise lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) le 13 octobre, a dit Wolfgang Schäuble.

Un avis positif de la troïka sur les progrès d'Athènes serait également un coup de pouce bienvenu pour la mise en route d'un deuxième plan d'aide à la Grèce, qui date du 21 juillet et prévoit un soutien de près de 160 milliards d'euros. En Allemagne ce deuxième plan fera l'objet d'un vote distinct du Bundestag, mais l'issue du scrutin de jeudi augure d'une issue positive de cette nouvelle étape.

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Les Bourses européennes indifférentes

Les marchés financiers, qui avaient anticipé ce vote, semblaient toutefois indifférents. Peu avant 13h00, Paris (-0,08%), Francfort (0,36%) et Londres (-0,74%) baissaient. Madrid (+0,27%) et Milan (+0,53%) se maintenaient dans le vert. L'euro s'est en revanche apprécié par rapport au dollar à la publication du décompte détaillé du vote au Bundestag.

Bruxelles satisfaite du vote

La Commission européenne a salué jeudi le vote du Parlement allemand en faveur du renforcement du Fonds de secours de la zone euro (FESF), espérant un vote de tous les membres de l'Union monétaire d'ici mi-octobre.

"Nous approuvons ce nouveau feu vert au renforcement du FESF, après la Finlande hier (mercredi) et la Slovénie la veille", a indiqué lors d'un point de presse Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

"Nous sommes confiants dans le fait que le renforcement du FESF pourrait être finalisé d'ici mi-octobre", a-t-il poursuivi, alors que six pays doivent encore donner leur feu vert sur cet outil de la zone euro en réponse à la crise de la dette.