Les trois policiers faisaient partie d'une unité spécialisée dans la lutte contre le grand banditisme à Lyon, deuxième agglomération de France après Paris et à Grenoble (centre-est), selon des sources proches de l'enquête. Jeudi, c'est le chef adjoint de la police lyonnaise, Michel Neyret, qui avait été placé en garde à vue à Paris. Il devrait être présenté à un juge en vue d'une mise en examen (inculpation). Sa compagne et trois personnes soupçonnées de trafic de stupéfiants ont notamment été arrêtées jeudi et placées en garde à vue.
"Onde de choc"
Des sources policières évoquent un "scandale" ou une "onde de choc" dans la police. Elles prévenaient dès jeudi que d'autres fonctionnaires de police, "voire des magistrats", pourraient être "rapidement mis en cause" dans cette affaire qui a des liens "avérés avec le grand banditisme".
Elle vise un trafic international de stupéfiants, vraisemblablement une filière colombienne de cocaïne qui est au coeur de l'enquête et a été démantelée en région parisienne il y a plusieurs mois.
Comptes en Suisse
Au fil de leurs investigations et des écoutes, toujours selon ces sources, les juges parisiens et la "police des polices" ont mis en évidence des "liens entre le grand banditisme" et des policiers, commissaires et officiers. Certains ont "été balancés par le milieu du grand banditisme", selon l'une des sources qui incitait pour cette raison "à la prudence", avançant qu'il s'agit de "truands français et italiens".
Des comptes bancaires en Suisse, vraisemblablement alimentés par l'argent de la drogue, ont été découverts, orientant également les investigations vers du possible blanchiment (lire: Corruption). Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a prévenu vendredi que des "sanctions adéquates" seraient prises si des culpabilités de policiers étaient mises au jour dans cette enquête. "La police nationale prête son concours sans réserve à la justice pour que la lumière soit faite", a-t-il assuré.
afp/pima
Plusieurs perquisitions à Genève
Dans le cadre de ce dossier, le procureur genevois Jean-Bernard Schmid avait affirmé jeudi à la TSR avoir procédé dans l'après-midi à des perquisitions dans plusieurs établissements bancaires et sociétés financières de Genève.
Travaillant depuis plusieurs semaines sur le dossier, Jean-Bernard Schmid était épaulé par plusieurs enquêteurs de la Brigade financière de la cité de Calvin. Le magistrat suisse qui, agissait dans le cadre d’une demande d’entraide judiciaire française avait confirmé "l'existence à Genève de réseaux d’argent" liés à Michel Neyret, le n°2 de la PJ de Lyon.