Aucune cérémonie ou évènement particulier n'est prévu pour marquer cet anniversaire. Des manifestations anti-occidentales pourraient cependant avoir lieu dans plusieurs villes après la prière du vendredi.
Un premier rassemblement a eu lieu jeudi à Kaboul, où quelque 200 personnes ont réclamé le départ des troupes de l'Otan et dénoncé les victimes civiles de leurs opérations, dans un conflit qui fait de plus en plus de morts.
Sécurité renforcée
La sécurité sera renforcée dans la capitale après plusieurs attaques sanglantes qui y ont souligné la fragilité du gouvernement afghan, porté à bout de bras par quelque 140'000 soldats de la force internationale de l'Otan (Isaf). Une force composée en majorité de soldats américains.
"Il y aura plus de mesures de sécurité et de barrages de contrôle. La police sera en alerte", a expliqué un responsable des services de sécurité afghan sous couvert d'anonymat. En septembre, l'ancien président Burhanuddin Rabbani, chargé de négocier la paix avec les talibans, a été tué à Kaboul par un kamikaze se présentant comme un émissaire taliban.
Ce meurtre éloigne un peu plus des perspectives de paix déjà très hypothétiques, les talibans refusant jusqu'ici de négocier avec le gouvernement tant que tous les soldats étrangers n'auront pas quitté le pays.
Violences en augmentation
Le retrait prévu des troupes occidentales ouvre la possibilité d'un retour des talibans au pouvoir, une perspective qui effraie ceux des Afghans qui ont profité de l'ouverture du pays consécutive à l'invasion occidentale, que l'on retrouve notamment dans les villes.
Une autre partie de la population, lassée d'un conflit sanglant, réclame avant tout la paix, dont peu imaginent qu'elle est possible sans un accord avec des talibans vus comme en position de force.
Fin septembre, le secrétariat général de l'ONU estimait que les violences liées à la guerre avaient augmenté de presque 40% cette année, par rapport à 2010. Des chiffres contestés par l'OTAN qui annonce avoir observé au contraire une diminution des violences.
Bombardé par l'armée américaine à partir du 7 octobre 2001, moins d'un mois après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, le régime des talibans au pouvoir depuis 1996 à Kaboul avait été renversé en quelques semaines.
afp/eai
"La population afghane insatisfaite"
Une coalition mondiale d'ONG a appelé vendredi à prendre des mesures concrètes pour l'Afghanistan, en s'appuyant sur un rapport pointant du doigt "l'insatisfaction croissante et la désillusion du peuple Afghan".
"Dix ans d'engagement n'ont pas conduit aux résultats que souhaitent voir les Afghans ainsi que les organisations d'aide internationale et de défense des droits de l'Homme (...). Nous appelons nos gouvernements à parvenir à un accord fort sur la voie à suivre, lors de la Conférence de Bonn le 5 décembre", a écrit Acbar, une coalition mondiale d'ONG afghanes et internationales, dans un communiqué.
"Le respect des droits des Afghans à la santé et à l'éducation a énormément progressé au cours des dix dernières années grâce aux importantes contributions des donateurs internationaux", a noté Acbar. Alors que 900'000 enfants, dont seulement 5000 filles, allaient à l'école en 2001, les chiffres atteignent aujourd'hui les 7 millions, dont un tiers de filles, selon Acbar. "Cependant, ces progrès sont inégaux et insuffisants", selon l'organisation. L'Afghanistan a toujours eu l'un des pires indicateurs de santé au monde"
L'association relève aussi que de 2002 à 2009, la communauté internationale a promis de verser quelques 57 milliards de dollars, mais que seuls 26,7 milliards de dollars ont été effectivement distribués. Et le secteur de l'éducation n'a reçu que 1,134 milliard et la santé 1,103 milliard.
ats