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La Syrie devant le Conseil des droits de l'homme

Sur cette photo amateur, des manifestants protestent contre le régime de Bachar al-Assad, le 30 septembre dernier, dans la province de Homs, en Syrie.
Sur cette photo amateur, des manifestants protestent contre le régime de Bachar al-Assad, le 30 septembre dernier, dans la province de Homs, en Syrie.
La Syrie a été soumise vendredi à Genève à de nombreuses critiques pour sa première apparition devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, dans le cadre de l'examen périodique universel (EPU). Plusieurs pays ont demandé à Damas de se soumettre, sur son territoire, à une enquête indépendante.

De nombreux pays occidentaux, ainsi que le Brésil, ont demandé au gouvernement syrien d'autoriser l'entrée sans entrave dans le pays de la commission d'enquête internationale indépendante chargée par l'ONU en août dernier d'enquêter sur les violations des droits de l'homme en Syrie.

"Nous sommes particulièrement choqués par la violence dont font usage les services de sécurité syriens depuis plusieurs mois, ainsi que les innombrables rapports de mauvais traitements, de torture et de disparitions forcées - celles-ci étant devenues une pratique massive et systématique", a déclaré l'ambassadeur de Suisse à l'ONU Dante Martinelli.

Vives critiques

"La Haut commissaire aux droits de l'homme a elle-même estimé que certains des crimes commis pourraient être qualifiés de crimes contre l'humanité", a relevé pour sa part le représentant permanent de la France auprès de l'ONU, Jean-Baptiste Mattei.

Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont également demandé la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques. "Un gouvernement qui ne respecte pas la volonté de son peuple, nie les droits fondamentaux de ses citoyens, et choisit de gouverner par la terreur et l'intimidation, ne peut pas être considéré comme légitime et doit démissionner immédiatement", a déclaré l'ambassadrice américaine Betty King.

1100 personnes tuées par des "terroristes" selon Damas

Alors que de nombreux ambassadeurs ont fait part des allégations de tortures, de disparitions forcées et de violences exercées à l'encontre de la population par des policiers, le représentant syrien a rejeté ses accusations, affirmant que les forces de police n'étaient même pas armées.

Le président de la délégation syrienne, le vice-ministre des Affaires étrangères Faysal Mekdad, a également dit que les autorités avaient "utilisé les chars lorsque l'on a constaté que les policiers n'étaient pas équipés" pour se défendre des manifestants.

Il a aussi affirmé que son pays était attaqué par des criminels qui ont tué 1100 Syriens avec des armes fournies par les pays voisins. Faysal Mekdad a indiqué que Damas s'apprêtait à donner à l'ONU une liste de ces 1100 personnes, dont des policiers, "qui ont été tuées par des terroristes".

Soutien de la Russie et de la Chine

La Syrie a obtenu le soutien du représentant russe qui a fait valoir que "l'opposition préfère recourir à l'usage des armes", relevant en revanche les "mesures prises" par Damas "en vue d'étendre la liberté des citoyens". La Chine a souligné pour sa part le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un pays. Le représentant chinois s'est avoué néanmoins "préoccupé par la tournure des évènements" et a appelé "toutes les parties à faire preuve de retenue".

Pékin a également demandé à Damas d'oeuvrer pour "la mise en place d'un processus politique" qui n'exclut aucune partie. "Le gouvernement devrait entreprendre des réformes dans le plus bref délai" en ce sens, a-t-il insisté.

L'examen périodique universel

La répression du mouvement de contestation a fait, selon l'ONU, plus de 2900 morts depuis le 15 mars en Syrie.

C'est la première fois que la Syrie présente devant le Conseil des droits de l'homme son rapport sur le respect des droits humains en vertu de l'examen périodique universel (EPU). Tous les Etats membres de l'ONU y sont obligés.

Les autres pays peuvent faire des recommandations à l'Etat examiné, mais celui-ci est libre de les accepter ou de les rejeter. A la suite des débats qui ont eu lieu vendredi, un rapport sera établi qui sera présenté mardi pour adoption par le Conseil.

agences/eai

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Moscou: le régime syrien doit être réformé

Le président russe Dmitri Medvedev a estimé vendredi que le régime syrien de Bachar al-Assad devrait "partir" s'il ne parvenait pas à mettre en place les "réformes indispensables" dans ce pays en proie à un soulèvement populaire sanglant depuis la mi-mars.

"Nous travaillons activement avec les dirigeants syriens pour qu'ils procèdent aux réformes indispensables. Si ces dirigeants ne sont pas capables de mener ces réformes, ils doivent partir", a déclaré Dmitri Medvedev, cité par les agences russes.

afp

Sept civils tués

Sept civils ont été tués par balles vendredi en Syrie, dont trois près de Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande-Bretagne). Trois civils ont été tués, dont deux par des tireurs embusqués, à Douma, près de Damas, annoncé l'OSDH dans un communiqué.

Par ailleurs, "quatre civils, dont deux hommes âgés, ont été tués dans le quartier de Bab Sibaa à Homs" dans le centre de la Syrie, selon l'OSDH, qui a ajouté qu'au moins 25 autres personnes avaient été blessées dans cette ville située à 160 km au nord de Damas.

Les troupes syriennes encerclaient vendredi les mosquées de la ville rebelle de Rastan, dans le centre du pays, pour tenter d'empêcher les manifestations dans une ville reprise la semaine dernière par l'armée, a annoncé le militant des droits de l'homme Mustafa Osso.

L'opposition avait appelé à manifester après la prière du vendredi pour soutenir le Conseil national d'opposition créé à Istanbul.

agences