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Syrie: le président Assad hausse le ton

Bachar al-Assad a prononcé cette amnistie après avoir promis des réformes si le chaos cessait. [AFP PHOTO/HO/SANA]
Bachar al-Assad veut démanteler les "bandes armées" à l'origine des violences. - [AFP PHOTO/HO/SANA]
Le régime syrien a haussé le ton dimanche, avertissant qu'il prendra des mesures contre tous les pays qui reconnaîtront le Conseil national syrien (CNS), opposé au président Bachar al-Assad. Par ailleurs, une nouvelle manifestation a eu lieu devant la mission permanente syrienne à Genève.

"Nous allons prendre des mesures importantes contre tout pays qui reconnaîtra ce Conseil illégitime", a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, lors d'une conférence de presse.

Lancé le 2 octobre à Istanbul, le CNS réunit pour la première fois toutes les tendances politiques, comptant notamment dans ses rangs les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations sur le terrain, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans interdite de longue date en Syrie, ainsi que des partis kurdes et assyriens.

"Bandes armées" à éliminer

De son côté, le président Assad a affirmé que le travail de son gouvernement "se concentr(ait) autour de deux axes: les réformes politiques et le démantèlement des (bandes) armées" qui cherchent à déstabiliser le pays, selon des propos rapportés par l'agence de presse officielle Sana.

Un des bureaux de la représentation syrienne à Genève a été forcé samedi par des activistes kurdes. [rts]
Un des bureaux de la représentation syrienne à Genève a été forcé samedi par des activistes kurdes. [rts]

Le régime syrien, secoué depuis la mi-mars par un mouvement de contestation populaire sans précédent dont il ne reconnaît pas l'ampleur, accuse régulièrement des "bandes terroristes armées" de perpétrer des assassinats pour déstabiliser le pays. C'est ainsi "un groupe terroriste armé qui a tué le martyr Mechaal Tamo (...) afin de provoquer des dissensions dans la région de Hassaké" à majorité kurde, a affirmé Walid Mouallem.

Mechaal Tamo, 53 ans, qui avait rejoint le CNS, a été tué vendredi par des inconnus à bord d'un véhicule alors qu'il se trouvait devant le domicile d'un ami à Qamichli (nord-est), selon des militants. Samedi, les forces de sécurité ont tiré sur l'immense foule participant à ses funérailles, faisant deux morts.

agences/lan

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Manifestation devant la mission syrienne à Genève

Une centaine de personnes se sont rassemblées dimanche après-midi devant la mission permanente syrienne, à Genève, pour demander le départ du président syrien Bachar al-Assad.

Des représentants de la gauche genevoise ont apporté leur soutien à la manifestation.

Samedi, cinq personnes étaient parvenues à s'introduire dans les locaux de la mission et à jeter des documents par les fenêtres. Arrêtées par la police, elles ont été conduites au poste, pour finalement être libérées dans la nuit de samedi à dimanche.

Les manifestants de samedi, entre 30 et 40, étaient venus protester contre la mort de l'opposant kurde Mechaal Tamo, assassiné vendredi dans le nord-est de la Syrie.