"Personne ne peut deviner quel sera le corps électoral du second tour, ni la part qu'y prendront notamment les écologistes et les autres familles politiques de la gauche. Démarre donc une semaine ouverte, indécise, risquée: démocratique", analyse Nicolas Demorand dans "Libération".
Pour Olivier Picard ("Les Dernières nouvelles d'Alsace"), "la semaine qui s'ouvre sera celle de tous les dangers. Une semaine de vérité. Le pire des scénarios pour un PS que n'ont jamais vraiment déserté les tentations de la division."
Selon les éditorialistes, la troisième place inattendue d'Arnaud Montebourg va en effet obliger François Hollande et Martine Aubry à "gauchir" l'image du parti et de leur programme, bien plus qu'ils ne l'auraient voulu. (Lire: Présidentielle en France)
Montebourg "double vainqueur"
Bruno Dive estime, dans "Sud Ouest", qu'"Arnaud Montebourg est le double vainqueur de la journée d'hier". La plupart de ses confrères annoncent un second tour "beaucoup plus serré" que prévu.
"Il fallait voir son arrivée de rock star cravatée au siège du parti, sa mine triomphante, son discours de vainqueur, pour comprendre, si besoin était, qu'il serait l'homme de gauche le plus courtisé des jours à venir", ajoute Yves Harté dans "Sud Ouest".
Arnaud Montebourg "peut faire gagner Hollande ou son challenger. D'où la campagne de séduction dont il a fait l'objet, dès hier soir, de la part des deux candidats qui l'ont devancé.
Mais l'exercice n'est pas sans danger : cajoler l'homme de la démondialisation pourrait devenir un handicap pour la superfinale, c'est-à-dire la présidentielle de 2012", explique Patrice Chabanet dans le "Journal de la Haute-Marne".
"Tout reste possible"
"Un second tour incertain et risqué" estime aussi Michel Urvoy dans Ouest France, car selon Pascal Jalabert ("Le Progrès"), "mathématiquement, tout reste possible pour les deux candidats arrivés en tête".
Bien qu'arrivé en tête du premier tour, François Hollande est devenu "le favori fragilisé", souligne en outre Christine Clerc ("Le Télégramme"). "Son avance moins confortable qu'il ne pouvait l'imaginer sur Martine Aubry va le contraindre à 'muscler' sa 'stratégie de l'édredon'" remarque Jacques Camus dans "La République du Centre".
Quant à Patrick Apel-Muller, dans "L'Humanité", il estime que la participation élevée à la primaire socialiste confirme d'une part "la profondeur du rejet de Nicolas Sarkozy, l'envie de tourner cette page au plus vite", mais aussi que les sympathisants du PS "ne se satisferont pas du ballet des communicants", "non plus que d'une orchestration un peu modifiée de la rengaine des marchés financiers."
ats/mre