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Le duel Hollande-Aubry sera arbitré par Montebourg

Arnaud Montebourg donnera peut-être une consigne de vote après le débat de mercredi. [Thomas Coex]
Arnaud Montebourg donnera peut-être une consigne de vote après le débat de mercredi. - [Thomas Coex]
La bataille du second tour de la primaire socialiste pour l'investiture à la présidentielle de 2012 s'est engagée lundi entre François Hollande et Martine Aubry. Le principal enjeu est de séduire les électeurs d'Arnaud Montebourg, chantre de la "démondialisation".

L'écart plus faible que prévu entre les deux finalistes (39,2% contre 30,7% selon des résultats presque définitifs) rend très ouvert le second tour prévu dimanche prochain.

Bien qu'arrivé en tête lors de ce premier tour qui a réussi à mobiliser plus de 2,5 millions d'électeurs, François Hollande semble fragilisé par cette avance moins confortable que ce que les sondages lui prédisaient.

L'ex-patron du PS, qui a fait campagne sur le thème du rassemblement en se disant le plus apte à battre Nicolas Sarkozy, pense toujours gagner, mais "pas avec une marge très grande", a-t-il admis lundi matin. Il a souhaité un ton apaisé en vue du second tour.

Appel au "respect"

"Entre Martine Aubry et moi-même, il doit y avoir un principe qui doit être celui de la sincérité - que les arguments s'échangent, c'est normal, nous sommes dans un second tour - mais en même temps celui du respect", a-t-il dit sur RTL.

Martine Aubry et ses partisans ont amorcé quelques attaques contre lui depuis quelques jours, le présentant comme le représentant d'une gauche "molle" qui serait moins déterminée que la "gauche forte" incarnée par la maire de Lille.

Montebourg incontournable

L'issue incertaine du second tour donne un poids déterminant aux électeurs du "troisième homme" Arnaud Montebourg, qui a créé la surprise avec 16,8% des voix.

Son discours axé sur la démondialisation, le protectionnisme européen, le contrôle des banques et la rénovation politique a séduit de nombreux électeurs situés à la gauche du Parti socialiste.

Interrogé lundi soir sur France 2, le député de Saône-et-Loire a toutefois renvoyé les deux "candidats impétrants" dos-à-dos, affirmant qu'ils sont "les deux faces d'une même médaille".

Il n'a pas exclu de ne pas choisir entre François Hollande et Martine Aubry. Il se prononcera éventuellement en fonction du débat organisé mercredi et des réponses à la lettre ouverte qu'il entend leur adresser.

Débat mercredi

Pour l'heure, seuls le député Manuel Valls, situé sur l'aile droite du PS, et Jean-Michel Baylet, président du parti radical de gauche, ont annoncé leurs consignes de vote pour le second tour, en se ralliant à François Hollande.

Les deux finalistes vont débattre mercredi soir à la télévision dans un duel qui risque de se durcir alors que pour l'instant les socialistes ont réussi à éviter le piège de la division, comme l'espérait la droite.

agences/lan

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