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Les ex-rebelles en passe de contrôler Syrte

Les forces du nouveau régime ont pris plusieurs bâtiments stratégiques dans la ville de Syrte. [Manu Brabo]
Les forces du nouveau régime ont pris plusieurs bâtiments stratégiques dans la ville de Syrte. - [Manu Brabo]
Les combattants du nouveau régime en Libye seraient en passe de prendre le contrôle de la ville de Syrte, où les hommes fidèles au leader déchu Mouammar Kadhafi sont poussés dans leurs derniers retranchements après un mois de siège sanglant.

Le Conseil national de transition (CNT), l'ex-rébellion qui a renversé le régime Kadhafi, attend la chute de Syrte pour proclamer la "libération totale" de la Libye, ouvrant la voie à la formation d'un gouvernement chargé de gérer la période de transition jusqu'à la tenue d'élections générales.

Outre cette région d'origine de Mouammar Kadhafi qui a gouverné le pays pendant 42 ans, les forces du CNT tentent de prendre l'autre principal bastion du régime déchu, Bani Walid, qui, espèrent-elles, tombera dans le sillage de la chute de Syrte.

Le QG de la police de l'ancien régime est tombé

Venant du front est, les combattants du CNT ont pris en début d'après-midi le contrôle du QG de la police dans le centre de Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli, le saccageant et déchirant les portraits de l'ancien dirigeant en fuite. Des dizaines de combattants en liesse, klaxonnant et tirant en l'air, célébraient la prise du QG, qui était désert.

Situé au milieu de plusieurs bâtiments officiels, ce complexe domine la ville et jouxte la place centrale toujours aux mains des pro-Kadhafi. "C'est presque fait, il ne reste presque plus rien", a dit l'un des chefs du front est et de la brigade "Libye libre", Nasser al-Mgasbi, alors que les pro-Kadhafi étaient acculés à battre en retraite dans une zone constituée de la place centrale et de secteurs plus au sud où étaient concentrés les combats.

Enjeux autour de la place centrale de Syrte

Les forces du nouveau régime devaient désormais s'attaquer à la place centrale formée d'un pâté d'immeubles, où les tireurs embusqués pro-Kadhafi restaient maîtres de la situation. Un groupe de combattants, agissant semble-t-il en éclaireurs, ont pénétré à la périphérie de la place centrale, ratissant rue par rue et maison par maison. Ils ont avancé à couvert pour se protéger des snipers et défoncé les portes des maisons à coups de hache pour vérifier qu'il n'y avait personne.

La prise de la place centrale permettra au CNT d'annoncer le contrôle de la ville même si quelques poches de résistance subsistaient. Venant de l'Est, de l'Ouest et du Sud, les forces du CNT ont progressé vers cette place, au lendemain de la conquête de plusieurs bâtiments stratégiques, comme l'Université, un immense centre de conférences et le principal hôpital.

Les ex-rebelles contrôleraient 90% de la ville

"Il nous reste encore deux kilomètres carrés à prendre pour libérer totalement la ville", a déclaré plus tôt dans la journée le commandant de la brigade "Libye libre", Wissam ben Ahmed. "Mais notre problème ce sont surtout les familles dont beaucoup ont peur de quitter leurs maisons, utilisées par les tireurs embusqués pour se cacher et comme postes de tirs", a-t-il souligné, après qu'un autre commandant a dit que 90% de la ville était sous leur contrôle.

La bataille de Syrte, ville symbole à laquelle les forces du CNT ont donné l'assaut le 15 septembre, a coûté la vie à des centaines de personnes. Dans l'autre bastion pro-Kadhafi, l'oasis de Bani Walid à 170 kilomètres au sud-est de Tripoli, des dizaines de civils à bord de voitures continuaient de fuir la ville. Mobilisés eux aussi depuis près d'un mois sur ce front, les forces du CNT attendaient la chute de Syrte, pour recevoir les renforts nécessaires pour l'assaut final.

Pour le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, l'opération internationale militaire en Libye dirigée depuis fin mars par l'Alliance atlantique et destinée à neutraliser la machine de guerre du régime déchu, est "proche de la fin". Le conflit dans ce riche pays pétrolier a débuté le 15 février par une révolte populaire contre le régime qui s'est transformée en guerre civile. Plus de 25'000 personnes y ont péri, selon le CNT.

agences/eai

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