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Un vice-Premier ministre égyptien démissionne

Le Premier ministre, Hazem Beblawi. [KEYSTONE - STRINGER]
Hazem Beblawi, vice Premier-ministre et ministre des Finances, a présenté sa démission suite aux violences qui ont secoué le Caire. - [KEYSTONE - STRINGER]
Un vice-Premier ministre égyptien a présenté sa démission mardi après les affrontements meurtriers de dimanche entre manifestants coptes et forces de l'ordre au Caire, qui provoquent de vives critiques contre l'armée et le gouvernement. L'ONU a demandé une enquête indépendante.

Hazem Beblawi, vice Premier-ministre et ministre des Finances, a expliqué sa décision par le fait que les affrontements, qui ont fait 25 morts dont au moins 17 manifestants coptes, ont "ébranlé la sécurité de la société".

"Il n'y a peut-être pas de responsabilité directe du gouvernement dans cela, mais la responsabilité est la sienne au final", a-t-il déclaré, en ajoutant que la situation "extrêmement difficile" du pays nécessitait "une vision et un travail nouveaux et différents".

Les affrontements sont survenus lors d'une manifestation de protestation contre l'incendie d'une église en Haute-Egypte. (Lire:  Egypte)

Ces événements, les plus meurtriers depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février, ont relancé les craintes pour la sécurité de cette minorité et pour l'avenir de la transition menée sous la houlette de l'armée, qui a pris le pouvoir et nommé un gouvernement chargé des affaires courantes.

Au-delà de la polémique sur la responsabilité initiale des affrontements, l'armée, jusqu'à présent saluée pour sa retenue lors des manifestations, ainsi que le gouvernement, doivent faire face à de vives critiques.

Critiques envers le Premier ministre

Certains journaux et partis politiques estimaient mardi que le Premier ministre lui-même, Essam Charaf, souvent critiqué pour son manque d'autorité, devait partir. "L'Etat a perdu sa stature, le régime est au bord de l'effondrement, et le gouvernement Charaf a perdu son crédit. Tout ce qui reste à faire pour le Premier ministre, c'est de partir", écrivait un influent quotidien indépendant, al-Masri al-Youm, dans un éditorial en première page.

Un couvre-feu a été instauré après les violents heurts de dimanche soit au Caire. [AP Photo]
Un couvre-feu a été instauré après les violents heurts de dimanche soit au Caire. [AP Photo]

"Après ce qu'il s'est passé, Essam Charaf doit quitter son poste", estimait aussi le journal al-Wafd, organe du parti libéral du même nom. "Ces événements nous ont ramenés en arrière (...) au lieu d'aller de l'avant pour construire un Etat moderne sur des bases démocratiques saines", avait lui-même reconnu M. Charaf quelques heures après les affrontements.

Ces troubles sont survenus à quelques semaines du début des premières élections législatives depuis la chute de Hosni Moubarak, prévu le 28 novembre. Au-delà du scrutin, ces événements ont relancé les appels à un transfert rapide du pouvoir aux civils, prévu à l'issue d'une élection présidentielle attendue en 2012 mais dont la date n'a pas été fixée.

Transfert du pouvoir urgent

"Nous vivons un moment qui divise l'Egypte. L'armée doit retourner dans ses casernes pour le bien du pays, sinon il va s'enflammer", a déclaré à l'AFP Emad Gad, du centre d'études politiques al-Ahram.

"Nous devons nous concentrer sur un rapide transfert du pouvoir à une autorité civile. Le partenariat entre un gouvernement civil et un conseil militaire est dépassé", a estimé le politicien libéral Amr Hamzawi lors d'une conférence au Caire.

Du président américain Barack Obama au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en passant par de nombreux autres dirigeants étrangers, le pouvoir égyptien fait face depuis lundi à un déluge de déclarations inquiètes.

afp/mre

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L'ONU exige une enquête indépendante

Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme a appelé mardi les autorités égyptiennes à s'assurer que toute enquête ouverte sur les affrontements qui ont tué 25 personnes, principalement des chrétiens coptes, soit menée de manière impartiale et indépendante.

Le porte-parole du Haut Commissariat pour les Droits de l'Homme Rupert Colville a a demandé aux autorités d'"assurer la protection de tous, y compris des minorités, dans leur exercice légitime" de la liberté de réunion pacifique et d'expression.

"Nous exhortons les autorités à garantir l'impartialité et l'indépendance de toute enquête menée sur l'incident", a-t-il déclaré lors d'un point de presse.