Des informations contradictoires concernant Mouatassim Kadhafi ont circulé jeudi. Un porte-parole du Conseil national de transition a déclaré qu'il n'avait "pas de confirmation" que l'un des fils de Mouammar Kadhafi ait été capturé par les forces révolutionnaires libyennes à Syrte, comme l'avait annoncé un autre responsable peu avant.
Un des fils influents
Né en 1975, médecin et militaire de carrière, Mouatassim Kadhafi a été formé par des officiers égyptiens. Il avait été promu par son père à la tête du Conseil de sécurité nationale en 2007. A ce titre, il dirigeait sa propre unité d'élite. Il était, avant le début de la révolte, le principal concurrent de Seif Al-Islam, un autre fils de Kadhafi, pour succéder au leader libyen.
Des responsables du CNT avaient indiqué à plusieurs reprises qu'ils soupçonnaient que Mouatassim Kadhafi se réfugiait à Syrte. Dès la mi-septembre, des combattants sur le front s'étaient déclarés certains que Mouatassim Kadhafi, se trouvait à Syrte.
Aïcha Kadhafi, ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safia et de nombreux membres de la famille, surtout des enfants, ont été autorisés fin août à entrer en Algérie pour des "raisons strictement humanitaires", selon Alger. Seif al-Islam, le fils le plus en vue du colonel Mouammar Kadhafi, se trouverait, selon des combattants, à Bani Walid, où il dirige les opérations militaires contre les pro-CNT. On ignore où se trouve le leader déchu. Voir Libye
Le centre de Syrte cerné
Les combattants du nouveau pouvoir cernent toujours le centre-ville de Syrte, tout dernier carré de fidèles de Mouammar Kadhafi, désormais réduit à trois pâtés de maisons en bord de mer. Après quatre semaines de bombardements puis d'intenses combats de rues, Syrte est à l'état de ruines.
Le CNT attend la chute de Syrte pour proclamer la "libération totale" du pays et reprendre ses discussions en vue de former un gouvernement chargé de gérer la transition.
Les affrontements, qui ont fait au moins 6 morts et des dizaines de blessés, ont été particulièrement durs autour d'une école où un groupe de pro-Kadhafi s'est réfugié.
afp/boi
Amnesty dénonce des tortures
Les nouvelles autorités libyennes doivent mettre rapidement fin aux détentions arbitraires et aux mauvais traitements des prisonniers, une réminiscence du régime déchu qui ternit leur image, a annoncé l'organisation Amnesty International dans un rapport publié jeudi.
"En l'absence d'une action ferme et immédiate, il y a un risque réel de voir certaines tendances du passé se répéter", a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe d'AI pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Le rapport se base sur les conclusions d'une délégation d'AI qui a interrogé environ 300 prisonniers dans 11 centres de détention dans les régions de Tripoli et de Zawiyah et dans d'autres parties de la Libye entre le 18 août et le 21 septembre.
Pendant cette période, des milices liées au Conseil national de transition ont arrêté au moins 2500 personnes à Tripoli et Zawiyah, pour la plupart sans mandat d'arrêt et sans aucune supervision par les autorités judiciaires.
Nombre de prisonniers ont été battus, souvent au début de leur détention, et "dans certains cas, il y a des preuves de tortures pour obtenir des aveux ou punir" les personnes soupçonnées de liens avec le régime déchu, selon le rapport.
Les plus vulnérables sont les ressortissants d'Afrique sub-saharienne, soupçonnés d'être des mercenaires, et les Libyens à la peau noire, en particulier ceux de la région de Touarga, ancienne base militaire pro-Kadhafi près de Misrata.