Les "indignés de Wall Street" ne seront pas délogés

La mairie de New York a précisé dans un communiqué que le propriétaire du square Zuccotti "reportait le nettoyage du parc" prévu vendredi, ce qui a suscité une immense clameur parmi les milliers de manifestants et sympathisants réunis tôt vendredi dans le parc.

"C'est une victoire pour nous", a déclaré à l'AFP Senia Barragan, une porte-parole du mouvement, ajoutant que "Occupy Wall Street" allait maintenant réfléchir "à la suite". Des cris de joie ont fusé dans le parc, où certains manifestants avaient passé la nuit à nettoyer.

"Les gens unis, ne seront jamais vaincus", scandait la foule qui a applaudi à tout rompre l'annonce du report des opérations de nettoyage. "Ce n'est que temporaire", a cependant souligné une manifestante qui n'avait pas dormi de la nuit, Zora Gusso.

Nettoyage du parc prétexté

Le propriétaire privé du Parc Zucotti affirmait que le site doit être nettoyé en raison des conditions d'hygiène qui se dégradent. Il pointait l'absence de sanitaires et la présence insuffisante de poubelles.

Les manifestants du mouvement "Occupy Wall Street" étaient eux déterminés vendredi à empêcher leur campement improvisé d'être nettoyé. Leur détermination laisse présager une probable confrontation avec les forces de l'ordre.

Appel à résister lancé sur internet

Jeudi soir, Occupy wall Street (OWS) avait lancé sur son site internet un "appel urgent à agir pour éviter la fermeture forcée" du campement. "Rejoignez-nous à 06h00 vendredi, pour une défense non violente à l'expulsion", avait écrit le mouvement.

Parc privé

Escortés par la police, des représentants de Brookfield Office Properties, le propriétaire du parc, se sont rendus jeudi auprès des centaines de manifestants qui occupent les lieux pour les prévenir. Ils ont souligné que le parc serait nettoyé puis rouvert au public conformément aux règles en vigueur, qui interdisent spécifiquement d'y camper, d'y installer des sacs de couchage, d'y conserver des biens personnels ou même de s'allonger sur le sol.

Le maire de New York, Michael Bloomberg, avait d'abord déclaré que les manifestants protestant contre les inégalités économiques pourraient poursuivre leur mouvement tant qu'ils respecteraient la loi. Pour les "indignés", c'est un faux prétexte qui cache la volonté de les déloger.

Stratégie déjouée

"Faites attention, il s'agit d'une stratégie que Bloomberg a déjà utilisé par le passé pour mettre un terme à des manifestations et plus récemment cette tactique a été utilisée dans des manifestations similaires en Europe", ont indiqué les organisateurs du mouvement sur leur page Facebook.

Dans un communiqué diffusé jeudi, ils avaient jugé "probable que ce soit une tentative pour mettre fin à "Occupy Wall Street" pour de bon."

ats/Reuters/olhor