Le parquet de Paris a classé jeudi sans suite la plainte pour "tentative de viol" de Tristane Banon contre l'ex-patron du Fonds monétaire international (FMI), affirmant toutefois que des faits qualifiés d'agression sexuelle étaient "reconnus" mais prescrits.
Contestant cette qualification, les avocats de DSK, Mes Henri Leclerc et Frédérique Baulieu, ont estimé dans un communiqué que "sa démarche de vérité" devait "être poursuivie publiquement".
"Nous avons badiné"
Ils ont donc transmis une partie des questions posées par les policiers à Dominique Strauss-Kahn lors de son audition le 12 septembre, ainsi que les réponses de l'ex-favori socialiste pour l'élection présidentielle de 2012:
DSK explique que Tristane Banon l'a d'abord interrogé pendant 25 à 30 minutes, et qu'ils ont ensuite discuté d'une façon plus légère. "Nous avons "badiné". Nous avons adopté un ton de conversation plus personnel", explique DSK.
Aux policiers qui lui demandent alors ce qu'il entend par "badiner", DSK répond: "Je lui ai demandé quels étaient ses goûts en matière d'art, de littérature, de voyages. Nous avons parlé sur un ton plus léger. Ensuite nous nous sommes levés pour partir. J'ai alors tenté de l'embrasser. Elle m'a repoussé. Elle a quitté les lieux mécontente. Le tout s'étale sur environ 30 voire 45 minutes."
"J'ai relâché mon étreinte"
Les policiers lui demandent alors de détailler cette scène. "J''ai essayé de la prendre dans mes bras. J'ai tenté de l'embrasser sur la bouche. Elle m'a repoussé fermement. Elle m'a lancé, en substance "Ca va pas ?". J'ai de suite relâché mon étreinte, elle s'est emparée de ses affaires et elle a quitté l'appartement furieuse."
Le parquet a considéré que cette tentative de donner un baiser, que DSK a reconnue, pouvait "être qualifiable d'agression sexuelle", avait expliqué jeudi une source judiciaire.
Le délit d'agression sexuelle est prescrit trois ans après les faits, ce qui a justifié le classement sans suite de la plainte, le parquet ayant noté que, "faute d'éléments de preuve suffisants", les poursuites ne pouvaient être engagées du chef de tentative de viol.
afp/pima
Plainte confirmée par l'avocat de Banon
L'avocat de Tristane Banon, Me David Koubbi, a confirmé jeudi que la romancière allait "dans les jours qui arrivent" déposer une plainte avec constitution de partie civile, ce qui entraînerait la désignation d'un juge d'instruction et relancerait l'affaire.
DSK reste l'objet d'une procédure au civil aux Etats-Unis, intentée par Nafissatou Diallo, une femme de chambre qui l'accuse de l'avoir violée en mai dans un hôtel de Manhattan. Les poursuites pénales ont en revanche été abandonnées fin août par la justice américaine qui a jugé la plaignante insuffisamment crédible.