Celui-ci s’était rendu clandestinement en Syrie, du 19 juillet au 2 août 2011. Un des hommes avec lequel il a travaillé a affirmé dans les médias qu’il l'avait sciemment désinformé. Selon le journaliste de la RSR, ces "aveux" ont été obtenus sous la contrainte, après son arrestation il y a quelques jours.
La vidéo des "aveux" du guide
Menaces, tortures
Gaëtan Vannay confirme qu’il s’agit bien de l'homme qui l’a accompagné durant tout son séjour. L’opposant était l'un de ceux qui filmaient et mettaient en ligne les images des manifestations. D’autres opposants ont également été mis sous les verrous.
Selon le collaborateur de la RSR, l’homme a sans doute subi des pressions, des menaces, peut-être même des tortures. "Pour moi, impossible de croire qu’il a simplement changé d’avis et décidé d’aider le régime, après avoir passé dix jours avec lui et testé sa détermination", affirme le reporter.
Il y a aussi des contradictions dans le témoignage qu’il livre aujourd’hui aux médias syriens. Il y affirme par exemple qu’il avait ordre de tout faire pour que le journaliste ne voie pas d'opposants armés. Or, Gaëtan Vannay les a vus, c’est son «guide» lui-même qui les lui montrait.
Matériel pour "poursuivre la révolution"
Dans ses "aveux", l’homme mentionne notamment avoir reçu du matériel de la part de l’envoyé spécial pour "poursuivre la révolution". Gaëtan Vannay explique: "Oui, j’ai laissé sur place un téléphone satellite, dont j'ai repris la carte SIM, mais aussi un ordinateur et un enregistreur. En fait, je ne suis sorti du pays qu'avec une clé USB, parce que porter un sac était devenu trop dangereux avec l'entrée de l'armée et des forces de sécurité dans la ville".
Et de souligner que les opposants au régime n’avaient en aucun cas besoin de téléphones satellites ou d’ordinateurs, puisqu’ils disposaient déjà de tout le matériel nécessaire. "C’est un détail, peut-être, dans l'ensemble des aveux, mais un détail qui illustre bien l'exploitation de chaque événement pour tenter de décrédibiliser tout témoignage contre le régime".
Antoine Droux