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Heurts à Rome lors de la journée des "indignés"

Les manifestations ont dégénéré en Italie. [Gregorio Borgia]
Les manifestations ont dégénéré en Italie. - [Gregorio Borgia]
Des violences ont éclaté samedi à Rome où la police a chargé des manifestants, en marge du défilé des "indignés" qui a réuni des dizaines de milliers de personnes dans la capitale italienne lors de la première journée mondiale organisée par ce mouvement.

Sous les slogans "Peuples du monde, levez-vous" ou "Descends dans la rue, crée un nouveau monde", les "indignés" avaient appelé à manifester dans 951 villes de 82 pays (lire: Genève) , selon le site 15october.net, contre la précarité liée à la crise et le pouvoir de la finance.

A Rome, des incidents ont éclaté dès le début du cortège. Des éléments incontrôlés, masqués de foulards noirs, ont envahi un hôtel de luxe, fracassé les vitrines de banques et mis le feu à une annexe du ministère de la Défense.

En fin de journée, la place historique de la basilique Saint-Jean de Latran était transformée en champ de bataille. La police a chargé des centaines de jeunes qui lançaient fumigènes, cocktails Molotov et bouteilles contre les forces de l'ordre, tandis que les manifestants pacifiques quittaient le lieu pour ne pas être confondus avec les casseurs. Selon des témoins, ces derniers étaient des activistes du "Bloc noir", dont les membres s'infiltrent régulièrement dans les manifestations. Toujours selon des témoins, septante personnes ont été blessées, dont trois grièvement.

Pendant ce temps des dizaines de milliers de personnes manifestaient pacifiquement dans la capitale italienne, brandissant des pancartes "Une seule solution, la Révolution!", "Nous ne sommes pas des biens dans les mains des banquiers".

Et dans le monde...

Cinq mois après l'apparition du mouvement, le 15 mai à Madrid, les "indignés" ou d'autres groupes comme "Occupy Wall Street" ont ciblé tout particulièrement de hauts lieux de la finance mondiale, comme la Banque centrale européenne à Francfort, devant laquelle 5000 à 6000 personnes se sont rassemblées.

A Londres, où des heurts mineurs avec la police se sont produits à la mi-journée, 800 "indignés" se sont rassemblés dans la City et ont reçu le renfort inopiné du fondateur de WikiLeaks Julian Assange. "Nous soutenons ce qui se passe ici parce que le système bancaire à Londres est le bénéficiaire d'argent issu de la corruption", a ce dernier, en liberté conditionnelle dans un manoir près de Londres en attendant une éventuelle extradition vers la Suède où il est poursuivi pour viol.

A Madrid, des dizaines de milliers de personnes ont refait le chemin jusqu'à la Puerta del Sol, la place emblématique qu'ils avaient occupée pendant un mois au printemps.

A New York, le mouvement "Occupy Wall Street", qui s'est nourri aux Etats-Unis du chômage des jeunes et de l'accroissement des inégalités, et occupe un parc depuis le 17 septembre, a appelé à un rassemblement à Times Square.

Aux Pays-Bas, un millier de manifestants se sont rassemblés à La Haye, autant sur la place de la Bourse à Amsterdam.

Des centaines d'"indignés" se sont rejoint samedi après-midi place de l'hôtel de ville à Paris pour une assemblée populaire répondant à un appel international sous le mot d'ordre "Tous ensemble pour un changement mondial!"

A Lisbonne, quelque 50'000 personnes ont défilé aux cris de "FMI dehors", rangées derrière une banderole proclamant "Stop troïka", en référence aux créanciers du Portugal (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).

Plus tôt dans la journée, quelques centaines de manifestants s'étaient rassemblés dans les grandes villes d'Asie, comme Tokyo, Sydney et Hong Kong.

A Johannesburg, une cinquantaine de personnes se sont donné rendez-vous devant la plus importante Bourse d'Afrique, portant des pancartes avec les mots "A bas le capitalisme", "Que le peuple partage les richesses".

agences/vkiss

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Un mouvement global

L'extension du mouvement "démontre qu'il s'agit d'une question qui ne concerne pas seulement l'Espagne mais le monde entier car la crise est mondiale, les marchés agissent à l'échelle globale", soulignait Jon Aguirre Such, un porte-parole. Après les grandes manifestations du printemps en Espagne, le mouvement s'est répandu dans de nombreux pays, largement diffusé par les réseaux sociaux, pour créer une mouvance faite de groupes multiples.

Mais l'absence de leader identifié, le rejet de toute structure politique et des revendications hétéroclites ont fait douter de sa viabilité. En Espagne pourtant, un pays frappé par un chômage record de 20,89%, la voix des "indignés", portée par un large soutien populaire, a su se faire entendre, comme dans les manifestations qui ont empêché ou retardé les expulsions de dizaines de propriétaires surendettés depuis le début de l'été.