Le député de Corrèze est donné vainqueur avec 56,38% des voix, contre 43,62% pour sa rivale Martine Aubry, selon des résultats presque définitifs diffusés par le PS. Plus de 2,7 millions de Français ont participé à cet exercice inédit en France, plus encore que lors du premier tour, donnant une légitimité importante à François Hollande (lire Présidentielle française).
Le futur candidat à la présidentielle a pris acte "avec fierté et avec responsabilité" de sa victoire. Il entend en faire une rampe de lancement pour la présidentielle de 2012 afin de "réenchanter le rêve français", dans un discours solennel prononcé au siège du Parti socialiste.
Martine Aubry, qui avait durement égratigné son rival dans la campagne, a reconnu sa défaite sans attendre le décompte final des votes et annoncé qu'elle soutiendrait son rival. "Désormais François Hollande incarne l'espoir des socialistes et de la gauche. L'heure est maintenant au rassemblement", a-t-elle dit. "Je mettrai toute mon énergie et toute ma force, et avec moi celle de tous les socialistes, pour que dans sept mois il soit le nouveau président."
Au-delà des espérances
Ségolène Royal, qui avait été sèchement écartée au premier tour, a elle aussi appelé tous les socialistes à se rassembler derrière leur champion. "Ce soir, c'est le candidat de tous les socialistes et, au-delà, de tous ceux à gauche qui veulent que ça change", a dit l'ancienne compagne de François Hollande.
François Hollande, qui avait obtenu 39,17% au premier tour, contre 30,42% pour Martine Aubry, avait pratiquement course gagnée depuis dimanche dernier, après le ralliement de quatre candidats du premier tour. L'importance de la mobilisation des sympathisants de gauche conforte son statut.
"Nous avons dépassé toutes nos espérances", a dit le premier secrétaire du PS par intérim Harlem Désir. Il y a eu beaucoup de nouveaux électeurs par rapport au 9 octobre, disent des responsables du PS, notamment dans les quartiers populaires.
Pas au rendez-vous
François Hollande avait reçu vendredi un soutien de poids en la personne de "troisième homme" du premier tour avec 17,2% des voix, Arnaud Montebourg. Celui-ci n'a pas donné de consigne de vote, mais il a fait savoir qu'il voterait pour lui à titre personnel. Favori des sondages d'opinion, François Hollande avait déjà obtenu l'appui des trois autres candidats du premier tour, Ségolène Royal, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet.
Martine Aubry, qui se présentait en tenante d'une "gauche forte", apparaissait relativement isolée, bien que l'écart dans les sondages ait paru se réduire ces derniers jours. Le camp Aubry comptait sur une forte participation des électeurs situés plus à gauche et des écologistes, censés à ses yeux se mobiliser en sa faveur, mais ils n'ont pas été au rendez-vous.
Le PS vainqueur dans les sondages
Les sondages prédisent pour l'instant une très large victoire du candidat PS contre Nicolas Sarkozy en 2012, quel que soit le vainqueur de la primaire. Le président sortant et probable candidat à sa succession, a critiqué cette semaine ce scrutin, contraire selon lui à l'esprit de la Ve République.
agences/vkiss
La réaction de l'UMP
La majorité est partagée entre ceux qui voient dans la primaire un procédé moderne, comme le Premier ministre François Fillon, et ceux qui assurent qu'elle n'a pas attiré somme toute plus de monde qu'à "la braderie de Lille", comme a ironisé le patron de l'UMP, Jean-François Copé.
L'UMP a prévu des réunions dans la semaine pour, annonce-t-elle, dire ce qu'elle pense du programme PS et reprendre les slogans échangés entre les deux candidats d'opposition fustigeant la "gauche molle" et la "gauche sectaire".
Selon un sondage TNS Sofres pour Canal Plus paru dimanche, 55% des Français et 56% des sympathisants UMP souhaitent que le parti actuellement au pouvoir organise des primaires pour désigner son candidat à l'élection présidentielle de 2017.