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La bataille de la présidentielle française est lancée

François Hollande devient le principal adversaire de Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages après quatre ans et demi de présidence. [Philippe Wojazer]
François Hollande devient le principal adversaire de Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages après quatre ans et demi de présidence. - [Philippe Wojazer]
François Hollande a remporté la primaire du Parti socialiste pour l'élection présidentielle française face à Martine Aubry. Sa victoire lance véritablement l'élection de 2012 et va pousser l'UMP à réagir pour occuper à son tour le terrain politico-médiatique.

François Hollande, 57 ans, a été légitimé par une primaire inédite en France qui a mobilisé près de trois millions de sympathisants de gauche et lui a donné les 9 et 16 octobre une confortable avance sur ses concurrents (lire: François Hollande remporte la primaire socialiste). Alors que Martine Aubry, acceptant sa défaite, appelait l'ensemble des socialistes à se ranger derrière lui, le député de Corrèze a tendu la main aux écologistes, à l'extrême gauche, ainsi qu'aux centristes qui cherchent encore leur stratégie. Il aura besoin de leurs voix pour l'emporter au second tour.

"C'est le rêve français que je veux réenchanter, celui qui a permis à des générations durant toute la République de croire à l'égalité et au progrès", a-t-il déclaré. Ses seuls adversaires sont "la droite et l'extrême droite", a-t-il ajouté. François Hollande devient le principal adversaire de Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages après quatre ans et demi de présidence, et que la mise en ordre de marche de la gauche va sans doute pousser à descendre dans l'arène électorale plus tôt qu'il ne le souhaitait.

Dissensions au sein de l'UMP

Le président, probable candidat à sa succession, et son parti vont devoir reconquérir un espace médiatique que le PS occupe maintenant depuis des semaines. Ils se retrouvent dans la position inconfortable qui était celle des socialistes il y a peu. A six mois du scrutin, l'UMP est en proie à des dissensions entre droite de la droite et centristes, "droite populaire" et "droite humaniste", partisans du premier ministre François Fillon et proches du secrétaire général Jean-François Copé, face à un PS ressoudé derrière son champion.

Depuis dimanche soir, le parti présidentiel a montré son soulagement de pouvoir tourner la page de la primaire socialiste. "Enfin on va pouvoir cogner!" est une expression qui revient souvent dans la bouche des responsables de l'UMP. "Nous entrons dans une nouvelle phase de la campagne présidentielle, avec un objectif double: décortiquer le caractère irréaliste du projet socialiste et présenter aux Français nos propres propositions", a résumé lundi le numéro un du parti Jean-François Copé.

Le projet du PS "à coté de la plaque"

L'UMP consacrera mardi une convention à la critique en règle et systématique du programme du PS. Le premier ministre François Fillon n'a pas attendu cette réunion pour s'atteler à cette tâche: "Au moment où les yeux du monde entier sont rivés sur la zone euro et la crise financière, la possibilité pour la première fois qu'un Etat puissant (...) de l'Europe, fasse faillite, quand on entend François Hollande dire, au fond, mon programme, c'est de réenchanter le rêve français, on se dit que, vraiment, le projet du Parti socialiste est à côté de la plaque", a-t-il déclaré au journal de 20h00 sur France 2.

Plus tôt, les partisans de Nicolas Sarkoszy avaient lancé la contre-offensive en reprenant contre François Hollande les critiques qu'il a provoquées dans son propre camp: inexpérimenté, indécis, habile à cultiver le flou, représentant d'une "gauche molle" contraint de s'allier avec la "gauche sectaire".

Hollande est un "capitaine inexpérimenté"

Le candidat socialiste, député et président de l'assemblée départementale de Corrèze, mais qui n'a jamais été ministre, est un "capitaine inexpérimenté", surtout à l'international, a estimé le numéro deux de l'UMP Marc-Philippe Daubresse. Il serait dangereux de lui confier "la barre du navire France dans la tempête mondiale économique et monétaire".

Les personnalités de la majorité de droite ont enfin souligné qu'il sera difficile pour le candidat socialiste de tenir sur la durée en ne décevant ni les partisans de la démondialisation d'Arnaud Montebourg, ni les sociaux-libéraux de Manuel Valls - tous deux éliminés au premier tour de la primaire -, ou encore les adversaires de l'énergie nucléaire.

Par ailleurs, six Français sur dix prédisent que François Hollande battra Nicolas Sarkozy s'ils s'affrontent au second tour de l'élection présidentielle en 2012, selon un sondage Harris interactive pour M6, RTL et MSN Actualités.

agences/olhor

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