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ETA annonce "l'arrêt définitif de son activité armée"

ETA [Basque Television]
ETA a été rendue responsable de la mort de 829 personnes. - [Basque Television]
L'organisation séparatiste armée basque ETA a annoncé jeudi "l'arrêt définitif de son activité armée", après plus de 40 ans de lutte par la violence pour l'indépendance du Pays basque. Elle a également appelé l'Espagne et la France à ouvrir un dialogue.

"ETA a décidé l'arrêt définitif de son activité armée. ETA lance un appel aux gouvernements d'Espagne et de France pour ouvrir un processus de dialogue direct qui aura comme objectif la résolution des conséquences du conflit et, en conséquence, le dépassement de la confrontation armée", indique l'organisation dans un communiqué publié en ligne par le journal basque "Gara".

Très affaiblie, alors que sa vitrine politique au contraire gagnait en crédibilité, le groupe armé né sous la dictature franquiste n'a pas commis d'attentat en Espagne depuis 2009 et avait annoncé en janvier un cessez-le-feu. Classée organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, elle est rendue responsable de la mort de 829 personnes.

Nombreux gestes annonciateurs

Ces derniers mois ont été jalonnés de gestes de la part de l'ETA semblant indiquer que se profilait la fin de la lutte armée, sous la pression de la gauche indépendantiste qui a peu à peu pris ses distances avec la violence, préférant défendre ses idéaux par les urnes.

L'ex-Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan était notamment associé à cette conférence sur le terrorisme. [JAVIER ETXEZARRETA]
L'ex-Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan était notamment associé à cette conférence sur le terrorisme. [JAVIER ETXEZARRETA]

Lundi, une conférence réunie à Saint-Sébastien, rassemblant des personnalités étrangères dont l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan autour de mouvements et partis politiques basques, avait demandé à l'ETA "l'arrêt définitif de la violence". Elle avait aussi exigé de l'ETA qu'elle sollicite "un dialogue" avec Madrid et Paris et à ces derniers "d'accepter d'engager un dialogue".

Premier pas notable, le 5 septembre 2010 lorsque l'organisation clandestine avait annoncé qu'elle "ne mènerait pas d'actions offensives armées". Cette annonce avait laissé de marbre le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, échaudé par la fin sanglante de la précédente trêve, avec deux morts dans un attentat à l'aéroport de Madrid le 30 décembre 2006.

Plus significative encore, l'étape du 10 janvier 2011, lorsque l'ETA annonce un cessez-le-feu "permanent et général", là encore jugé insuffisant par le gouvernement. Mais l'organisation a également été considérablement affaiblie par les coups portés par les polices espagnole et française ces dernières années.

Voie politique privilégiée

Parallèlement, son bras politique Batasuna, illégal en Espagne depuis 2003 mais désireux de sortir de son ostracisme électoral, faisait monter la pression pour que le groupe armé déclare une trêve. En novembre 2010, Batasuna annonçait la création d'un nouveau parti rejetant la violence, point de départ d'un feuilleton judiciaire qui allait aboutir à la légalisation de Bildu, alliance électorale entre la mouvance Batasuna et deux partis indépendantistes légaux, Eusko Alkartasuna (EA) et Alternatiba.

Bildu a remporté un succès écrasant aux élections locales du mois de mai, devenant la deuxième force politique du Pays basque derrière les nationalistes de centre-droit du PNV, s'emparant même de la mairie de Saint-Sébastien, l'une des grandes villes du Pays basque. Et à l'approche des élections législatives du 20 novembre, les partisans de l'indépendance espèrent encore élargir leur audience, réunis dans une nouvelle coalition sous l'étiquette Amaiur.

Fin des extorsions

Ces derniers mois, l'ETA avait encore fait plusieurs gestes, annonçant par exemple fin avril qu'elle mettait fin aux extorsions, une pratique qui visait les entrepreneurs du Pays basque et constituait l'une de ses principales sources de financement. Le 23 septembre, un collectif rassemblant les 700 prisonniers de l'ETA annonçait son intention d'adhérer à un accord réclamant l'abandon des armes.

ats/vkiss

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Zapatero satisfait

Le chef du gouvernement espagol José Luis Rodriguez Zapatero a salué jeudi "la victoire de la démocratie" après l'annonce par le groupe basque armé ETA qu'il arrêtait "définitivement" son activité armée. "Vivons aujourd'hui la légitime satisfaction de la victoire de la démocratie, de la loi et de la raison", a déclaré José Luis Zapatero à la télévision après cette annonce qui met fin à plus de 40 ans de lutte armée.