Et le bilan du drame s'est alourdi mardi à 432 morts et 1352 blessés, selon un bilan officiel encore provisoire. Un précédent bilan officiel faisait état de 370 morts et de 1300 blessés. Selon les autorités, 2262 bâtiments se sont effondrés dans la zone sinistrée, principalement dans les villes d'Ercis et de Van, la capitale de la région, peuplées en majorité de Kurdes et proche de l'Iran.
Les décès se sont surtout produits dans la ville de Van, chef-lieu de la province du même nom, et le district d'Ercis, où les secours creusaient dans les décombres d'une résidence qui hébergeait des étudiants. Le centre sismologique d'Istanbul avait prédit dimanche entre 500 et un millier de morts, mais ce bilan redouté pourrait ne pas être atteint, de l'avis des secouristes sur place.
Le séisme d'une magnitude de 7,2 est le plus puissant survenu ces dernières années en Turquie, en proie régulièrement à des séismes. A Ercis, ville de 75'000 habitants proche de la frontière iranienne, dans l'une des zones les plus exposées au risque sismique de Turquie, environ 80 bâtiments de plusieurs étages se sont effondrés.
Le réseau électrique ayant été endommagé, les secouristes ont allumé les torches et leurs générateurs avec le coucher du soleil et sont parvenus à retirer notamment une adolescente de 16 ans, Hilal, des ruines de son appartement
Le neige et le froid inquiètent les autorités
Des équipes de secours composées d'environ 2000 hommes ont été mobilisées dans la région de Van, selon les autorités. L'Etat turc a déployé des moyens considérables, dépêchant des centaines de secouristes, 145 ambulances, six bataillons de l'armée et des hélicoptères-ambulances sur les lieux. Les opérations ont été gênées par plus de 200 répliques, dont une, lundi, a atteint 5,0 de magnitude.
Les rescapés s'apprêtaient à passer une deuxième nuit dans l'angoisse des répliques avec des températures qui ne devraient pas dépasser les 2°C dans la nuit de lundi à mardi, tandis que de la neige est prévue pour mercredi. L'organisation des secours semblait toutefois plus efficace par rapport aux précédents séismes.
Propositions d'aide
Dans un élan de solidarité, de nombreux Turcs ont envoyé de l'aide (couvertures, vivres, couches pour bébés, médicaments) des grandes métropoles de l'Ouest vers Van, ont rapporté les médias.
Plusieurs pays, dont Israël, la Grèce et l'Arménie, pourtant en froid ou en conflit avec la Turquie, ont proposé leur soutien, mais Recep Tayyip Erdogan a expliqué que le pays n'en avait pas besoin pour l'heure. L'Azerbaïdjan, l'Iran et la Bulgarie ont néanmoins envoyé de l'aide.
La Turquie est située sur des failles dont les mouvements provoquent fréquemment des tremblements de terre. La région de Van a ainsi déjà été frappée par un puissant séisme en novembre 1976, avec 5291 morts confirmés. La nord-ouest turc a également été frappé par deux puissants séismes en 1999 qui ont fait plus de 20'000 morts.
agences/pbug/rber
Condoléances du premier ministre français
Le Premier ministre français François Fillon a adressé lundi ses condoléances à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour les centaines de victimes du fort séisme qui avait frappé dimanche la province orientale turque de Van.
Disant sa "vive émotion" face à ce séisme meurtrier, M. Fillon a assuré le chef du gouvernement turc de la "solidarité" du gouvernement français "en ces moments douloureux" et lui a demandé de transmettre ses condoléances aux familles des victimes.