"Le gouvernement syrien a fait des hôpitaux des instruments de la répression dans sa tentative d'écrasement de l'opposition", déclare l'organisation de défense des droits de l'homme dans un rapport de 39 pages rendu public lundi.
Amnesty décrit comment des patients d'au moins quatre hôpitaux publics ont été soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements, exercés par du personnel hospitalier de concert avec des fonctionnaires de la sécurité. Inversement, "du personnel hospitalier soupçonné d'avoir prodigué des soins à des manifestants et à d'autres blessés lors d'incidents liés au soulèvement ont été eux-mêmes arrêtés et torturés".
Amnesty cite un infirmier témoin d'un raid des forces de sécurité et selon qui au moins un patient, inconscient, s'est vu arracher son appareil respiratoire avant d'être emmené vers une destination inconnue.
Les Syriens fuient les hôpitaux publics
"Effrayés des conséquences d'une hospitalisation, beaucoup de gens ont choisi de se faire traiter soit dans des cliniques privées, soit dans des dispensaires de fortune mal équipés", ajoute Amnesty. Les médecins de l'Hôpital national de la ville de Homs, haut-lieu de la contestation contre le régime du Bachar al-Assad, ont rapporté une chute des hospitalisations pour des blessures par balle depuis mai, en dépit de l'augmentation vertigineuse de telles blessures lors des violences.
"Le personnel hospitalier en Syrie est mis dans une situation impossible, forcé de choisir entre traiter les personnes blessées et préserver sa propre sécurité", ajoute l'ONG. La répression gouvernementale du soulèvement depuis la mi-mars a fait plus de 3000 morts, selon l'ONU.
afp/eai