Modifié

Syrie: la répression jusque dans les hôpitaux

This still image taken from amateur video shows a mortally wounded woman lying in intensive care after sustaining injuries during Friday's protests, at a hospital in Deraa March 26, 2011. The woman later died and her funeral is expected to be held during the day. Syrian President Bashar al-Assad was facing the deepest crisis of his 11 years in power after security forces fired on protesters on Friday, adding to a death toll that rights groups have said now numbers in the dozens. REUTERS/Amateur Video via Reuters TV (SYRIA - Tags: POLITICS CIVIL UNREST IMAGES OF THE DAY) [Image amateur]
Selon Amnesty International, les patients de certains hôpitaux publics syriens auraient été victimes de mauvais traitements, voire de torture. - [Image amateur]
Amnesty International a dénoncé lundi le "climat de peur" régnant selon l'organisation dans les hôpitaux publics syriens, où les médecins comme les patients constituent des cibles de la répression gouvernementale du soulèvement populaire contre le régime.

"Le gouvernement syrien a fait des hôpitaux des instruments de la répression dans sa tentative d'écrasement de l'opposition", déclare l'organisation de défense des droits de l'homme dans un rapport de 39 pages rendu public lundi.

Amnesty décrit comment des patients d'au moins quatre hôpitaux publics ont été soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements, exercés par du personnel hospitalier de concert avec des fonctionnaires de la sécurité. Inversement, "du personnel hospitalier soupçonné d'avoir prodigué des soins à des manifestants et à d'autres blessés lors d'incidents liés au soulèvement ont été eux-mêmes arrêtés et torturés".

Amnesty cite un infirmier témoin d'un raid des forces de sécurité et selon qui au moins un patient, inconscient, s'est vu arracher son appareil respiratoire avant d'être emmené vers une destination inconnue.

Les Syriens fuient les hôpitaux publics

"Effrayés des conséquences d'une hospitalisation, beaucoup de gens ont choisi de se faire traiter soit dans des cliniques privées, soit dans des dispensaires de fortune mal équipés", ajoute Amnesty. Les médecins de l'Hôpital national de la ville de Homs, haut-lieu de la contestation contre le régime du Bachar al-Assad, ont rapporté une chute des hospitalisations pour des blessures par balle depuis mai, en dépit de l'augmentation vertigineuse de telles blessures lors des violences.

"Le personnel hospitalier en Syrie est mis dans une situation impossible, forcé de choisir entre traiter les personnes blessées et préserver sa propre sécurité", ajoute l'ONG. La répression gouvernementale du soulèvement depuis la mi-mars a fait plus de 3000 morts, selon l'ONU.

afp/eai

Publié Modifié