Les corps de Mouatassim Kadhafi, son fils, et de l'ex-ministre de la Défense Abou Bakr Younès Jaber, exposés à ses côtés depuis plusieurs jours, ont été inhumés "dans la nuit de lundi à mardi près de lui", selon la même source qui a requis l'anonymat, confirmée par un autre membre du Conseil militaire.
Selon des gardes postés à l'entrée du marché des faubourgs de Misrata, où les dépouilles étaient exposées, un convoi de quatre ou cinq véhicules militaires a emporté les corps tard lundi soir vers un lieu inconnu.
Trois dignitaires religieux, partisans de Mouammar Kadhafi, ont prié et procédé à une cérémonie religieuse avant l'inhumation, selon le membre du Conseil militaire.
Confirmation d'un ministre du nouveau pouvoir
A Benghazi (est), le "ministre" du Pétrole et des Finances du nouveau pouvoir, Ali Tarhouni a indiqué que l'organisation de l'enterrement avait pris "un peu de temps" en raison de "problèmes de communication entre le Conseil local et le CNT" (Conseil national de transition). "Mais maintenant il est enterré. Il a eu un enterrement selon le rite musulman. Il ne le méritait pas, mais ça a été une décision du CNT", a-t-il indiqué.
Il a également affirmé que le "CNT n'a jamais donné et ne donnera jamais (...) une quelconque instruction de tuer qui que ce soit". "Je ne suis pas triste (de sa mort mais) j'aurais souhaité qu'il vive pour répondre à un tas de questions que les Libyens ont en tête", a-t-il ajouté.
Deux fils de l'ex-ministre de la Défense, emprisonnés mais amenés là pour l'occasion, ainsi que son père étaient présents à la levée des corps, selon la même source. "J'ai vu le permis d'inhumer. Il indiquait que Kadhafi avait deux blessures par balles, une dans la tête, une dans la poitrine, et qu'il portait les cicatrices d'opérations chirurgicales anciennes, une à la nuque, deux à l'estomac et une à la jambe gauche", a précisé cette source.
Mort dans des circonstances troubles
Après 42 ans de pouvoir et huit mois de guerre civile, l'ex-dictateur avait été capturé jeudi par les combattants de Misrata à la sortie de Syrte, ville côtière située à 250 km au sud-ouest de Misrata. Originaire d'un village proche de Syrte notoirement pro-Kadhafi, il avait ensuite été tué dans des circonstances troubles peu après sa capture, certains évoquant une exécution sommaire.
Une autopsie a été réalisée sur son cadavre, mais le médecin l'ayant effectuée a indiqué ne pas pouvoir en communiquer les résultats pour le moment, attendant le feu vert des autorités de Tripoli pour s'exprimer sur le sujet.
agences/pym
Saïf al-Islam aurait pris la fuite en direction du Niger
Saïf al-Islam Kadhafi, fils en fuite du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, aurait pris la direction du Niger, où des dizaines de membres du régime Kadhafi ont déjà trouvé refuge, a annoncé mardi un responsable nigérien.
Rissa ag Boula, conseiller présidentiel et membre élu du conseil régional d'Agadez, a déclaré être en contact avec des touaregs venant en aide au fils de l'ancien Guide libyen. "S'il vient ici, le gouvernement l'acceptera, mais il devra aussi respecter ses obligations internationales", a-t-il souligné en allusion au fait que Saïf al-Islam Kadhafi est recherché par la Cour pénale internationale (CPI).
Les autorités nigériennes ont déjà indiqué que les membres du régime Kadhafi recherchés par la CPI seraient remis à cette instance. Rissa ag Boula a précisé que Saïf al-Islam Kadhafi semblait sur le point d'entrer sur le territoire algérien afin de gagner le Niger. Son frère Al-Saadi Kadhafi avait suivi le même itinéraire avec une trentaine de fidèles de l'ancien régime en septembre pour se réfugier au Niger.
Al-Saadi Kadhafi, qui n'a pas été inculpé par le CPI mais est visé par des sanctions des Nations unies, et d'autres figures clé du régime Kadhafi ont été assignés à résidence à Niamey, la capitale nigérienne. Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam Kadhafi et l'ancien chef du renseignement Abdullah al-Senoussi avaient été inculpés de crimes contre l'humanité par la CPI pour la brutale répression du soulèvement en Libye du début de l'année.