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Plus de 430 morts en Turquie après le séisme

Dans la poussière et le froid, des centaines de secouristes tentent d'évacuer les rescapés, aidés par l'armée turque. [AFP - Mustafa Ozer]
Dans la poussière et le froid, des centaines de secouristes tentent de déterrer les rescapés, aidés par l'armée turque. - [AFP - Mustafa Ozer]
Les secouristes mènent mardi une course contre la montre pour retrouver des personnes en vie dans les amas de béton, deux jours après le puissant séisme qui a frappé la province orientale turque de Van. Les secours ont repris espoir après avoir retiré des décombres un bébé, sa maman et sa grand-maman, tous vivants.

Le bilan du drame s'est alourdi mardi à 432 morts et 1352 blessés. Un précédent décompte officiel faisait état de 370 morts et de 1300 blessés. Selon les autorités, 2262 bâtiments se sont effondrés dans la zone sinistrée, principalement dans les villes d'Ercis et de Van, la capitale de la région, peuplées en majorité de Kurdes et proche de l'Iran.

Les décès se sont surtout produits dans la ville de Van, chef-lieu de la province du même nom, et le district d'Ercis, où les secours creusaient dans les décombres d'une résidence qui hébergeait des étudiants. Le séisme d'une magnitude de 7,2 est le plus puissant survenu ces dernières années en Turquie, en proie régulièrement à des séismes.

Bébé de deux semaines miraculé

Le bébé de deux semaines, une petite fille, Azra Karaduman, a été extrait des gravats par des sauveteurs sous les applaudissements d'autres secouristes. [AFP - Adem Altan]
Le bébé de deux semaines, une petite fille, Azra Karaduman, a été extrait des gravats par des sauveteurs sous les applaudissements d'autres secouristes. [AFP - Adem Altan]

Mardi, les secouristes ont crû à un miracle lorsqu'ils ont réussi à extraire des décombres un bébé d'à peine deux semaines, sa mère et sa grand-mère. Les deux femmes ont été hospitalisée sous les applaudissements de la foule, mais se portent bien. Leurs jours ne seraient pas en danger. Le bébé miraculé a, lui, été transféré à Ankara. Le père de famille se trouverait aussi dans les décombres mais il n'a pas pour l'instant manifesté de signe de vie.

Des familles en deuil ont commencé à enterrer des proches mardi, tandis que d'autres continuaient de veiller auprès d'amas de ruines dans l'espoir que les équipes de secours retrouveront des survivants. Pour les sauveteurs, il ne fait pas de doute que le bilan aurait été beaucoup plus lourd si le séisme n'avait pas frappé un dimanche en plein jour à une heure à laquelle beaucoup étaient sortis pour aller déjeuner et où les enfants n'étaient pas à l'école.

Des secouristes distribuent de l'aide

Les rescapés faisaient la queue près de Van, afin de recevoir l'aide humanitaire fournie par le Croissant Rouge turc. [AFP - Adem Altan]
Les rescapés faisaient la queue près de Van, afin de recevoir l'aide humanitaire fournie par le Croissant Rouge turc. [AFP - Adem Altan]

Le Croissant Rouge turc a distribué autour de 13'000 tentes et il s'est préparé à fournir un abri à environ 40'000 personnes, même si l'on ignore le nombre exact d'habitants ayant tout perdu. L'organisation humanitaire a aussi distribué de la nourriture aux rescapés.

Les rescapés qui ont passé une deuxième nuit dans l'angoisse des répliques tentaient de se réchauffer autour de feux de bois. Et pour mercredi, la neige est annoncée. L'Etat turc a déployé des moyens considérables, dépêchant sur les lieux des centaines de secouristes, 145 ambulances, six bataillons de l'armée et des hélicoptères-ambulances.

Dans un élan de solidarité, de nombreux Turcs se sont mobilisés pour venir en aide à leurs concitoyens kurdes, alors que l'armée poursuit une vaste offensive contre les rebelles kurdes qui ont tué la semaine dernière 24 soldats, attisant les divisions ethniques. Mais des sinistrés kurdes s'estimant défavorisés dans la distribution de l'aide ont pris à partie la police et les journalistes à Van, avant d'être dispersés par la force.

agences/pbug

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Révolte dans une prison

Des prisonniers détenus dans une prison de la province turque de Van (est), frappée dimanche par un violent séisme, se sont révoltés contre les autorités pénitentiaires qui refuseraient de les transférer vers un autre établissement plus sûr.

Des détenus ont mis le feu à leurs couvertures alors que les autorités tentaient de les calmer, ont déclaré ces sources à une journaliste de l'AFP sur place. Celle-ci a entendu des tirs d'armes à feu provenant de l'intérieur du complexe.

Cet établissement pénitentiaire, qui peut accueillir un millier de détenus, a subi des dégâts dans le tremblement de terre.