Mercredi matin, il comptait 26 sièges sur les 59 en lice dans huit circonscriptions dont les résultats ont été officiellement proclamés par l'instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), soit un peu plus de 44%.
Avec les neuf sièges déjà remportés sur les 18 attribués à la communauté tunisienne à l'étranger, Ennahdha totalise 35 sièges jusqu'à présent loin
devant le Congrès pour la République (CPR) du Dr Moncef Marzouki (11 sièges) et de l'inattendue liste d'Al Aridha populaire qui a récolté huit sièges.
Cette dernière est patronnée par le propriétaire de la chaîne "Al Mustaquilla" émettant depuis Londres, Hachemi Hamdi, un ancien d'Ennahdha, qui a fait des promesses alléchantes aux électeurs.
Elle devance pour le moment d'autres partis plus connus tel "Ettakatol" du Dr Mustapha Ben Jaâfar, le Pôle démocratique moderniste (PDM), une coalition autour du mouvement "Ettajdid" (ex-parti communiste) et le Parti démocratique progressiste (PDP) qui était initialement donné pourtant parmi les favoris.
Les résultats définitifs globaux sont attendus mercredi dans l'après-midi.
Société sécularisée
Même si Ennahda, laminé sous Ben Ali, s'impose comme la nouvelle force dominante, les analystes soulignent qu'il ne pourra pas gouverner seul et devra composer pour ne pas s'aliéner une société sécularisée attachée à ses acquis et rassurer les investisseurs étrangers.
Le prochain gouvernement sera inéluctablement confronté à une situation économique très tendue, dans un pays où la croissance habituellement autour de 5-6% est nulle ou négative depuis janvier, et où le désastre de la dernière saison touristique a détruit des emplois et gonflé un taux de chômage estimé aujourd'hui à 19%.L'Assemblée Constituante devra rédiger une nouvelle constitution et désigner un nouvel exécutif jusqu'aux prochaines élections générales. D'ici là le pays sera gouverné par des autorités de transition.
agences /pbug