Ankara avait dans un premier temps décliné ces offres, mais a décidé d'accepter les propositions d'aide, devant le constat dressé par les services de gestion des situations d'urgence, qui ont mesuré l'étendue des besoins en logements préfabriqués et conteneurs pour abriter les rescapés, a indiqué à l'AFP un responsable sous couvert de l'anonymat.
Israël a proposé son assistance en dépit des tensions entre les deux pays nées du raid d'un commando israélien contre une flottille à destination de la Bande de Gaza, qui a coûté la vie à neuf militants turcs en mai 2010.
"La Turquie nous a demandé des mobile homes destinés à accueillir les sans-abri", a dit mardi soir à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor. "Nous avons immédiatement accepté et nous allons voir rapidement ce que nous pouvons fournir", a ajouté le porte-parole.
Miraculés
Une enseignante de 27 ans a été extraite vivante des décombres trois jours après le violent séisme. Les secouristes ont travaillé toute la nuit pour libérer Gözde Bahar des décombres d'Ercis, 66 heures après le tremblement de terre. La jeune femme, blessée, et visiblement très meurtrie par son calvaire, a immédiatement été admise à l'hôpital de campagne de la ville.
Un voisin de palier de cette survivante a confirmé que la jeune femme avait bien été sauvée après d'intenses efforts des secouristes. Quelques heures auparavant c'est un étudiant, Eyüp Erdem, qui a été extrait des amas de béton et de fer qui l'emprisonnaient depuis plus de 60 heures à Ercis
Mardi, un triple sauvetage remarquable, celui d'un bébé de 14 jours, de sa mère et sa grand-mère, a provoqué la joie des secouristes et des rescapés attendant des nouvelles de leurs proches portés disparus.
Ces miracles donnent certes espoir aux nombreuses équipes de secours sur place mais d'heure en heure les chances de retrouver des survivants diminuent. Les secouristes ont poursuivi leurs recherches sans relâche pendant la nuit dans des conditions difficiles, grâce à des générateurs, Ercis étant toujours privée d'électricité et d'eau, et par un froid glacial. Et la neige est attendue mercredi soir.
Le bilan devrait encore s'alourdir
Les autorités ont annoncé la livraison mercredi matin à Ercis et Van, la capitale régionale, de plusieurs milliers de nouvelles tentes. Un total de 25'000 tentes ont été promises pour faire face aux demandes croissantes de rescapés mécontents, qui critiquent un manque d'organisation de la part du gouvernement.
Le bilan provisoire du séisme d'une magnitude de 7,2, s'établissait à 459 morts mercredi matin et plus de 1350 blessés mais celui-ci devrait encore augmenter, de l'avis des spécialistes. "Des centaines, voire des milliers de personnes sont toujours prises au piège sous les décombres", a déclaré mardi aux médias une porte-parole de la Fédération internationale de la croix rouge. Des familles en deuil continuaient d'enterrer leurs proches mercredi, et de nombreux rescapés ont passé trois nuits dehors, par des températures glaciales.
afp/pym
Camions d'aide pillés
Dix-sept camions transportant de l'aide du Croissant rouge ont été "pillés" par des inconnus après le récent séisme dans la province de Van, dans l'est de la Turquie, a annoncé mercredi le directeur du Croissant rouge turc Ahmet Lutfi Aker.
Les sinistrés de la province de Van ont, eux, laissé éclater leur colère mercredi, critiquant la lenteur de la distribution des tentes. Ils accusent les autorités de discrimination ethnique. La population de l'est de la Turquie est majoritairement kurde, une ethnie estimée à 15 millions d'habitants sur 75 millions au total.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part admis mercredi certaines défaillances dans l'organisation des secours "dans les 24 premières heures" après le séisme. Mais il a également rassuré, affirmant que la situation était maintenant sous contrôle.
Mauvaise qualité des constructions
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a mis en cause la mauvaise qualité des constructions dans le bilan élevé des victimes et dénoncé la négligence meurtrière de certains responsables politiques locaux et constructeurs.
Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la Turquie n'avait pas appris assez de précédents séismes au cours desquels des personnes avaient été bloquées à l'intérieur de bâtiments qui s'étaient effondrés. "Quand nous regardons les débris, nous voyons à quel point le matériel utilisé est de mauvaise qualité", a-t-il souligné.
"Nous voyons que les gens payent le prix de béton qui s'est pratiquement transformé en sable (...) Les municipalités, les constructeurs et les contremaîtres devraient se rendre compte maintenant que leur négligence équivaut à des meurtres." "Malgré toutes les catastrophes passées, nous voyons que les appels qui avaient été lancés n'ont pas été pris en compte", a-t-il déploré.