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Zone euro: les négociations ont été "très dures"

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Le Premier ministre grec Georges Papandréou a déclaré qu'une "nouvelle ère s'ouvrait pour la Grèce". - [Yves Logghe]
La zone euro est parvenue dans la douleur à boucler jeudi matin un plan anticrise censé assurer sa survie, qui passe par une forte réduction de la dette de la Grèce et la mobilisation de 1000 milliards d'euros pour empêcher la contagion.

"Je crois que le résultat sera accueilli avec soulagement par le monde entier qui attendait des réponses fortes de la zone euro", a déclaré le président français Nicolas Sarkozy au terme de près de dix heures de tractations lors d'un sommet sous haute tension à Bruxelles. Sans cela, il y aurait eu "une possible catastrophe", a-t-il estimé.

"Je pense que nous avons pu être à la hauteur des attentes et que nous avons fait ce qu'il fallait faire" pour l'euro, a renchéri la chancelière allemande Angela Merkel.

europe, crise, dette [KEYSTONE - Geert Vanden Wijngaert]
europe, crise, dette [KEYSTONE - Geert Vanden Wijngaert]

Dans le détail, les dirigeants européens ont réussi à lever in extremis un blocage portant sur un point central de leur système de défense face à la crise qui déstabilise la monnaie commune depuis deux ans: l'effacement d'une partie de la dette grecque détenue par les banques créancières du pays. (Lire le détail des mesures: Sommet européen)

L'accord conclu porte sur un renoncement de 50% de leurs créances, soit cent milliards d'euros sur un total d'endettement public du pays de 350 milliards d'euros. Athènes recevra en outre de nouveaux prêts de l'Europe et du FMI de 100 milliards d'euros également d'ici à fin 2014, dans le cadre d'un programme qui remplace celui de 109 milliards d'euros décidé en juillet.

Merkel et Sarkozy interviennent auprès des banques

"Une nouvelle ère s'ouvre pour la Grèce", a déclaré le Premier ministre grec Georges Papandréou. Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, ont dû intervenir personnellement dans la nuit pour trouver un compromis avec les banques, alors que les discussions étaient enlisées. Les négociations ont été "très dures", aux dires de Georges Papandréou.

Au-delà, les pays de la zone euro ont décidé de démultiplier la puissance de feu de leur Fonds de secours financier pour les pays en difficulté en la portant à 1000 milliards d'euros dans un premier temps. Cette enveloppe doit permettre d'éviter que la crise de la dette ne gagne l'Italie et l'Espagne.

Actuellement, le Fonds de secours (FESF) est doté d'une capacité de prêts théorique de 440 milliards d'euros, enveloppe jugée insuffisante face à l'ampleur des turbulences.

La BCE au centre du bras de fer franco-allemand

Dernier volet du système anticrise: la zone euro compte sur la poursuite du soutien de la BCE, qui actuellement maintient à flot l'Italie et l'Espagne en rachetant leur dette publique sur les marchés pour éviter que les taux d'emprunt obligataires ne s'envolent.

L'Italien Mario Draghi, qui doit succéder début novembre à Jean-Claude Trichet, a signifié mercredi qu'il poursuivrait sur la même voie en maintenant les mesures "non conventionnelles" de l'institut monétaire face à la crise.

Nicolas Sarkozy s'est "réjoui" de ces déclarations qui montrent que la BCE est "derrière" les décisions qui ont été prises. Le rôle de la BCE dans les mécanismes de lutte contre la crise de la dette a été au centre d'un bras de fer franco-allemand ces dernières semaines, Berlin refusant que l'institut participe directement au FESF.

>> A lire aussi : Crise de la dette

afp/rber

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La Chine salue l'accord

La Chine a salué jeudi le plan anticrise annoncé par l'UE à Bruxelles, estimant qu'il devrait "soutenir la confiance des marchés" et insuffler une "nouvelle vitalité" à l'intégration européenne. La Chine, deuxième économie mondiale, "salue le consensus européen sur la crise de la dette au sommet européen", a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"Nous pensons qu'il aidera à soutenir la confiance des marchés en promouvant un développement économique durable de l'UE et de la zone euro et en insufflant une nouvelle vitalité à l'intégration européenne", a dit ce porte-parole, Mme Jiang Yu.

La Chine, qui détiendrait déjà plus de 500 milliards de dollars de dette souveraine européenne, selon des experts français et allemands, a plusieurs fois réitéré son soutien à la zone euro ces dernières semaines tout en engageant les Européens à faire le ménage chez eux en menant des réformes de fond.

La Grèce soulagée, prête à nationaliser certaines banques

La Grèce a accueilli avec un soulagement mesuré jeudi l'accord passé par les dirigeants de la zone euro pour tenter d'en finir avec le problème de la dette grecque, le Premier ministre ayant évoqué une possible nationalisation de certaines banques grecques.

"Le pays a signé un accord très important, c'est un jour historique qui peut mettre de l'ordre dans nos finances publiques", a déclaré le porte-parole du gouvernement Elias Mossialos à la chaîne de télévision privée Mega.

Mais, a-t-il aussitôt prévenu, "il reste beaucoup de choses en jeu dans les jours à venir", notant que les partis de l'opposition grecque, jusqu'ici intransigeants, devraient plutôt aider à la mise en route des réformes économiques et que les banques devaient participer au schéma de réduction de la dette.