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Saïf al-Islam Kadhafi se dit innocent

Seif al-Islam est sous le coup d'un mandat d'arrêt international pour crimes contre l'humanité. [AFP - Mahmud Turkia]
Saïf al-Islam fait l'objet d'un mandat de la Cour pénale internationale pour avoir fait bombarder des civils lors de manifestations en février. - [AFP - Mahmud Turkia]
Saïf al-Islam, fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a indiqué à la Cour pénale internationale qu'il était innocent des crimes contre l'humanité dont il est soupçonné, a indiqué le procureur de la CPI samedi, qui a lancé contre lui un mandat d'arrêt international.

La cour, installée à La Haye, a précisé que le fils en fuite de Kadhafi a établi un contact informel avec l'instance juridique. Celle-ci souhaite le faire comparaître pour des crimes commis lors de l'insurrection libyenne. Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a ajouté que ces contacts ont été établis par le truchement d'intermédiaires. Saïf al-Islam a répété qu'il était innocent des charges retenues contre lui et qu'il souhaitait savoir ce qu'il adviendra s'il était exonéré de toutes les accusations.

"Nous faisons une entière confiance à la personne qui a établi le contact pour nous", a souligné le procureur. La CPI avait émis des mandats d'arrêt contre Kadhafi, son fils Saïf et l'ancien chef du renseignement Abdoullah el Senoussi pour avoir fait bombarder et ouvrir le feu sur des civils lors de manifestations en février. Un haut responsable du Conseil national de transition libyen (CNT) a indiqué cette semaine que Saïf al-Islam et Senoussi souhaitaient se rendre à la CPI car ils craignaient pour leur sécurité en Libye, en Algérie et au Niger.

Tentative de fuite

La CPI reconnaît qu'al-Islam peut lui échapper en fuyant vers un autre pays grâce à l'assistance de mercenaires payés en puisant dans l'immense fortune accumulée par le clan Kadhafi pendant 42 ans. "Nous travaillons également avec plusieurs Etats pour voir si on peut faire échouer cette tentative", a précisé Luis Moreno-Ocampo. "Nous savons qu'il a examiné plusieurs options et notre position est de l'aider à se rendre".

Le procureur de la CPI a également précisé ne pas savoir où se trouve le fils de Kadhafi. Il a souligné que des mercenaires avaient proposé leur aide pour trouver un pays africain, qui ne reconnaît pas la CPI et qui accueillerait Kadhafi. Et d'évoquer le Zimbabwe.

Protégé par les touaregs

La cour tente toujours d'obtenir des précisions sur la situation et les intentions du fils de Kadhafi ainsi que celles de l'ancien chef du renseignement libyen, Abdoullah el Senussi, également sous le coup d'un mandat d'arrêt international.

Selon une source au sein du CNT, les deux hommes toujours en fuite se trouvent ensemble et  sont protégés par des nomades touaregs. Le plus jeune fils de Kadhafi a souvent été présenté comme le membre le plus libéral de la famille avant d'adopter une position jusqu'au-boutiste face au soulèvement des rebelles qui ont conquis la capitale Tripoli en août. "Il veut qu'on lui envoie un avion. Il veut des garanties", a poursuivi la même source au sein du CNT.

L'OTAN met fin à sa mission

Sur le terrain, l'OTAN a confirmé officiellement vendredi son intention de mettre fin à compter du 31 octobre à son opération de sept mois en Libye, se félicitant d'un succès "historique" et appelant le nouveau régime à "construire une nouvelle Libye" démocratique. L'opération "Protecteur unifié" est "l'une des plus réussies dans l'histoire de l'OTAN", s'est félicité son secrétaire général, tout en estimant que la victoire avait été remportée par le peuple libyen.

ats/pima

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Centaines de cadavres découverts à Syrte

Les équipes de volontaires collectant les morts dans les ruines de Syrte, la ville fantôme où Mouammar Kadhafi se terrait avant d'y être capturé le 20 octobre, ont indiqué qu'elles continuaient d'y découvrir des dizaines de cadavres, souvent non identifiés.

"On a enterré plus de 500 corps depuis dimanche dernier, et on continue à en trouver à travers la ville. La plupart sont des combattants, je pense, mais je ne suis pas sûr", raconte l'un des volontaires occupés à la sinistre tâche.

Sur le site d'une société de traitement des eaux, où les forces de l'ancien dirigeant s'étaient réfugiées avant leur déroute, les volontaires ont notamment découvert 26 tombes sommaires, marquées par des parpaings qui ne mentionnent aucun nom.

La Suisse va soigner des soldats blessés

La Suisse va accueillir et soigner une centaine de soldats libyens blessés lors du conflit en Libye, selon Le Matin de vendredi. Cinq d'entre eux, actuellement hospitalisés en Tunisie, seront pris en charge en urgence la semaine prochaine par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), qui ont déjà reçu leurs dossiers médicaux. Une initiative que l'on doit à l'ambassadeur de Libye en Suisse.

Ces soldats, blessés et mutilés par des balles et des éclats de mine, ont entre 20 et 30 ans, selon les HUG. Les frais médicaux seront pris en charge par l'Etat libyen.

Le CHUV de Lausanne et l'Hôpital de Berne pourraient également accueillir par la suite quelques-uns des 15'000 soldats libyens qui sont actuellement hospitalisés en Tunisie.

Les Etats-Unis ont également annoncé qu'ils allaient prendre en charge une trentaine de soldats blessés au cours de la "libération du pays".