Ces affrontements sont les plus sanglants depuis l'instauration d'une trêve tacite entre les organisations paramilitaires de Gaza et Israël fin août. Tôt dimanche matin, les factions palestiniennes de Gaza se sont engagées à rétablir le cessez-le feu avec Israël, à la suite de l'intervention des services de renseignement égyptiens, à compter de 06H00 locales.
"Le Jihad islamique est engagé par la trêve tant que l'occupation israélienne s'y engage", a déclaré dimanche un responsable de l'organisation, sous le couvert de l'anonymat. "Cette décision intervient après les efforts égyptiens pour convaincre les factions de la résistance", a-t-il ajouté.
Poursuite des attaques
Lors d'un premier raid aérien israélien samedi en début d'après-midi, cinq Palestiniens faisant partie des Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, dont un commandant local, Ahmed Cheikh Khalil, ont trouvé la mort dans un camp d'entraînement près de Rafah. Dans la soirée, deux autres combattants, qui s'apprêtaient apparemment à lancer une roquette, ont été fauchés à Rafah. Les cadavres de deux autres membres des brigades al-Qods ont été retrouvés dans l'ouest de l'enclave palestinienne en fin de soirée, selon les services d'urgences à Gaza.
Plus de 20 projectiles ont été tirés samedi sur le sud d'Israël, selon les autorités. Le Djihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une autre organisation radicale, ont revendiqué ces tirs. Une personne grièvement blessée à Ashkelon est décédée dans la soirée. Quatre autres Israéliens ont été blessés, a précisé la police.
Les attaques israéliennes, qui ont aussi fait plusieurs blessés, se sont poursuivis dans la nuit de samedi à dimanche.
Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, a mis en garde contre "la récente escalade de la violence" et "appelé expressément au calme et à la fin du bain de sang".
Netanyahu menace
Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis aux maires de la région que "la riposte israélienne sera plus dure encore si nécessaire". L'armée israélienne avait auparavant affirmé qu'un de ses appareils avait attaqué un "groupe de terroristes dans le sud de la bande de Gaza qui se préparait à tirer des roquettes à longue portée" vers l'Etat hébreu.
Le Djihad islamique a lui averti que les attaques israéliennes "ne resteront pas impunies". Il a accusé Israël d'avoir délibérément attaqué la bande de Gaza pour provoquer un regain de tension dans le but de ne pas relâcher les 550 détenus palestiniens qui doivent être libérés avant la fin de l'année dans le cadre de l'accord entre Israël et le Hamas.
Ces incidents sont les premiers depuis que Gilad Shalit a recouvré la liberté (Lire: Échange de prisonniers). Le raid de samedi met en péril la trêve de facto conclue le 26 août par les mouvements palestiniens de la bande de Gaza, dont le Jihad islamique.
ats/pima/mre
Les Frères musulmans égyptiens en visite à Gaza
Des représentants des Frères musulmans égyptiens se sont rendus samedi dans la bande de Gaza, administrée par le Hamas.
Cette visite sans précédent confirme le changement d'attitude du Caire à l'égard du mouvement palestinien depuis le renversement d'Hosni Moubarak.
La délégation, emmenée par Goma Amin, numéro deux de la confrérie, a été reçue par Ismaïl Haniyeh, chef de l'administration locale, à l'occasion d'une cérémonie pour la remise en liberté de plusieurs centaines de Palestiniens détenus en Israël en échange du soldat franco-Israélien Gilad Shalit.
"Nous sommes venus participer aux réjouissances après la libération de nos frères. Nous sommes fiers d'eux. La résistance a fait ses preuves", a déclaré Goma Amin, s'adressant à la presse.
Comme le Hamas, les Frères musulmans refusent tout contact avec l'Etat hébreu. Le mouvement était interdit sous le règne d'Hosni Moubarak, qui s'est achevé en février. Ils sont désormais considérés comme la formation la mieux préparée pour les élections législatives de novembre, ce qui suscite l'inquiétude en Israël.
Manifestation en Israël
En marge de ces violences, plus de 20'000 manifestants ont défilé samedi soir à Tel-Aviv pour "la justice sociale", selon les organisateurs de la vague de contestation sans précédent qui a déferlé cet été sur Israël, une mobilisation moindre que les précédentes, selon les médias israéliens.
"Le peuple demande une augmentation du budget" et "Justice sociale", pouvait-on lire sur les affiches des protestataires qui demandaient "davantage de logements publics".