Le référendum "fournira un mandat clair, mais aussi un message clair à l'intérieur et à l'extérieur de la Grèce sur notre engagement européen et notre appartenance à l'euro", a déclaré Georges Papandréou lors de la réunion d'urgence de son cabinet, selon un communiqué. Il aura lieu dès que possible après que les dispositions de l'accord auront été formulées, a précisé un porte-parole du gouvernement.
Plusieurs ministres qui ont participé à la réunion qui a duré sept heures ont précisé avoir exprimé des critiques à l'égard de l'initiative de Papandréou. Mais ils ont décidé de soutenir le gouvernement avant un vote crucial sur la confiance au Parlement.
Stupeur et indignation en Europe
L'annonce-surprise lundi soir de ce référendum, qui a fait dévisser toutes les bourses, a provoqué stupeur et indignation en Europe et dans le monde (lire Zone euro). Un "non" des électeurs grecs pourrait être un prélude à une faillite du pays qui menacerait la viabilité de la zone euro.
"Nous devons faire en sorte que les choses soient claires à tous points de vue, et je dirai au G20 qu'il leur faudra finalement adopter des politiques qui garantissent que la démocratie soit maintenue au-dessus des appétits des marchés", a déclaré Georges Papandréou, selon le communiqué.
Selon lui, ses pairs européens "ont été avisés" de ses plans et "respecteront et soutiendront" les efforts du pays, indique encore le communiqué.
Papandréou s'expliquera au G20 à Cannes
Georges Papandréou, qui ne dispose plus que de deux voix de majorité au Parlement, se rendra à Cannes mercredi, où il doit rencontrer les dirigeants allemand et français, Angela Merckel et Nicolas Sarkozy, ainsi que ceux de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.
L'annonce de ce référendum a fragilisé davantage le gouvernement Papandréou, miné par la fronde de plusieurs parlementaires socialistes.
A cet égard, Georges Papandréou a prévenu que "tout serait à l'arrêt" en cas de nouvelle campagne électorale et que le pays serait "tiré vers la faillite". Les débats au Parlement devraient commencer dès mercredi.
L'accord européen du 27 octobre prévoit que les banques créancières de la Grèce acceptent de réduire de moitié la valeur des obligations de dette grecque qu'elles détiennent, ainsi que la poursuite du soutien financier des Etats européens à la Grèce, écrasée par sa dette et par la récession causée par les plans d'austérité successifs.
En échange, il prévoit un renforcement du contrôle des créanciers sur la marche budgétaire du pays, une accélération du programme de privatisations et la poursuite des sévères mesures d'austérité débutées en 2010.
agences/hof