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Fukushima: réaction de fission nucléaire crainte

Les techniciens entreront à l'intérieur du réacteur 2 pour vérifier les instruments de mesure et peut-être injecter de l'azote.
Les craintes d'un redémarrage de fission nucléaire sont apparues après la découverte possible de gaz xenon 133 et 135, lesquels sont générés lors d'une fission nucléaire.
Tepco, l'opérateur de la centrale accidentée japonaise de Fukushima, a annoncé mercredi avoir décelé des signes de récente réaction de fission en chaîne dans un réacteur. Cet incident prouve que tout danger n'est pas encore écarté.

La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a détecté à l'intérieur du réacteur no 2 de faibles quantité de gaz xenon 133 et 135. La présence de ces substances, dont la durée de vie radioactive est très courte (respectivement 5 jours et 9 heures), semble indiquer que l'uranium a subi "il y a peu de temps" une réaction de fission. Du xenon 131m et du krypton 85 ont également été repérés, selon des mesures effectuées mardi et mercredi. Toutes ces données sont en cours de vérification par l'Agence japonaise de l'énergie nucléaire (JAEA).

D'une ampleur très faible

Selon Tepco, "même si une réaction de fission est en cours, elle est d'une ampleur extrêmement faible et le réacteur est dans l'ensemble dans une situation stable". D'après des documents publiés quotidiennement par Tepco, la température au fond des cuves des réacteurs 1, 2 et 3, endommagés par le séisme et le tsunami du 11 mars, restait mardi nettement inférieure à 100 degrés. Celle du 2, la plus élevée, était de 76,8 degrés. Mercredi, "elle était à 75,1", a affirmé un porte-parole.

"Ces relevés montrent que, même en cas de fission, la quantité d'énergie émise n'est pas importante" et que ce qui se passe "est contrôlable", a précisé mercredi soir un responsable de Tepco, Junichi Matsumoto. Par mesure de précaution, l'opérateur a toutefois injecté dans la nuit de mardi à mercredi 10 tonnes de solution aqueuse d'acide borique afin d'absorber les neutrons et de stopper un éventuel processus en chaîne.

Chaque cassure d'un atome d'uranium s'accompagne en effet de la production de 2 ou 3 neutrons, lesquels risquent à leur tour de heurter d'autres noyaux d'uranium et de proroger ce phénomène.

Interrogé sur le risque d'importante réaction "critique", Junichi Matsumoto a déclaré que "compte tenu de l'état dans lequel se trouve le combustible (fondu), la possibilité est faible".

Fission incontrôlée

La fission nucléaire est le processus employé dans les réacteurs nucléaires pour produire de la chaleur, générer de la vapeur, actionner une turbine puis entraîner un alternateur. En fonctionnement normal, la réaction est contrôlée. A Fukushima, le redémarrage impromptu (ou la poursuite) d'une réaction en chaîne montre au contraire que la situation n'est pas encore maîtrisée bien que le combustible soit refroidi et que la fusion du combustible ait été stoppée.

"Il peut s'agir d'une petite réaction de fission qui repart de façon localisée et s'arrête d'elle-même sans générer une chaleur telle qu'elle puisse modifier grandement les mesures de température et de pression dans le bas de la cuve", a expliqué un expert français. "En tout état de cause, il difficile de déterminer ce qui s'est produit, compte tenu du fait qu'on ne sait pas dans quelles conditions, où et sous quelle forme se trouve le combustible", a-t-il ajouté.

"Il est possible aussi qu'une très petite réaction se poursuive depuis longtemps sans que nous ayons pu détecter les niveaux très faibles de gaz dégagés", a par ailleurs souligné Junichi Matsumoto.

Tepco a dit prendre des dispositions pour renforcer également la surveillance des réacteurs 1 et 3. Trois des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi ont été endommagés, de même que la piscine du quatrième, après la rupture de leur alimentation électrique et l'arrêt de leur système de refroidissement le 11 mars.

ats/afp/hof

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